Football : Carlo Ancelotti plus épanoui que jamais au Brésil
Lors d’un entretien téléphonique avec la Gazzetta dello Sport, le sélectionneur Italien a avoué ne pas regretter son ancienne vie en clubs et avoir découvert un environnement lui rappelant ses jeunes années de joueurs.
Plus de cinq mois que Carlo Ancelotti a changé de vie. Fin mai dernier, l’Italien tournait définitivement la page de son chapitre d’entraîneur de clubs pour ouvrir celui de sélectionneur. Une révolution tant les deux postes sont dissemblables, comme l’a plusieurs fois expliqué Didier Deschamps. Si certains n’ont jamais osé franchir le pas, le natif de Reggiolo n’a pas hésité et ne regrette pas son ancienne routine. "Même pas en rêve", a-t-il confirmé lors d’un entretien téléphonique accordé à la Gazzetta dello Sport.
"J'ai l'impression de revivre mes années à la Roma"
Aujourd’hui basé à Rio de Janeiro, il a délaissé la pression du quotidien pour un rythme favorisant le temps long. "Je dois maintenant observer davantage. Je suis le championnat brésilien en direct et les championnats européens à distance, car nous avons plusieurs collaborateurs répartis sur tout le continent. Ces derniers mois, nous avons suivi une soixantaine de joueurs ; c’est un travail différent. Et j’aime ça", a assuré l’Italien de 66 ans.
Plus détendu, Carlo Ancelotti a aussi trouvé au sein de la sélection brésilienne un état d’esprit qu’il n’avait plus connu depuis ses jeunes années de joueur à l’AS Rome (il y a joué de 1979 à 1987, ndlr). "Nous avons un groupe de vétérans très sérieux et professionnels, respectés par tous. L'ambiance est complètement différente de celle d'un club : lors des mises au vert, on joue aux cartes, on discute, les téléphones sont discrets, il y a beaucoup de discipline. Les vétérans encadrent le groupe et les jeunes s'adaptent non seulement sans problème, mais avec enthousiasme. L'ambiance est vraiment formidable. Je ne veux pas paraître romantique ou nostalgique, mais j'ai l'impression de revivre mes années à la Roma, quand on voyageait en train parce que (Nils) Liedholm (entraîneur de la Roma entre 1979 et 1984, ndlr) n'aimait pas l'avion. Je pense que c'est une question de culture partagée, et puis tout le monde parle le même langage, ce qui est fondamental et contribue à souder le groupe. Il y a un formidable esprit de camaraderie, comme on dit en espagnol. Je n'y étais plus habitué, et c'est très agréable, une belle surprise", s’est-il enthousiasmé pour le quotidien sportif italien.
Un rêve en finale de Coupe du monde
Cette belle ambiance, ajoutée à son nouveau rythme personnel et professionnel, contribue au bien-être ressenti par un Carlo Ancelotti plus léger que jamais. "Je suis heureux, je vais bien, j’ai été accueilli d’une manière que je n’aurais pu imaginer ni espérer. J’ai du temps libre, je m’amuse, je partage mon temps entre Rio de Janeiro et Vancouver, ma femme est heureuse, mon fils Davide est à Rio avec Botafogo, que demander de plus ?", interroge-t-il. Les plus taquins diront sûrement une 6e étoile sur le maillot de la Canarinha, l’objectif que lui a fixé la confédération brésilienne. "On nous demande de gagner la Coupe du monde, et c'est ce que nous allons essayer d'accomplir. La disette du Brésil dure depuis trop longtemps ; ils veulent à juste titre un sixième trophée", a convenu l’Italien qui ne se tracasse pas avec ça. "Il y a plus de passion que de pression. C'est incroyable à quel point ils aiment le football ici (…) Les gens sentent que l'équipe progresse, et elle continuera sur cette lancée jusqu'à la Coupe du monde", a-t-il promis, indiquant au quotidien italien rêver que cela se produise contre l’Italie. "Sur le plan émotionnel, ce serait merveilleux", a ajouté Carlo Ancelotti.
Si le Brésil pourra prétendre à accéder à la finale le 19 juillet 2026 dans le New Jersey, la Squadra Azzurra est encore loin de ces préoccupations, elle qui devra certainement en passer pour la troisième fois de suite par le péril des barrages. Or, cela ne lui avait pas réussi ni en 2018 ni en 2022. "J'espère qu'ils se qualifieront. Ils doivent se qualifier. Et je pense sincèrement qu'ils y parviendront. Ensuite, nous nous retrouverons en finale", a-t-il pronostiqué. Ce serait la troisième entre les deux nations après 1970 (4-1 en faveur du Brésil) et 1994 (0-0, 3-2 t.a.b. en faveur du Brésil). Une perspective intéressante, même si elle relève à l’heure actuelle plus du fantasme que de la réalité.









