La Liga : Diego Simeone ne lâchera pas Julián Alvarez
Dans une interview fleuve accordée à La Nacion, l’entraîneur argentin de l’Atlético de Madrid a fermé la porte à un départ de son attaquant, courtisé par de nombreux clubs européens.
Diego Simeone avait beaucoup de choses à dire. À quelques jours d’affronter le Paris Saint-Germain avec l’Atlético de Madrid pour son entrée en lice dans la Coupe du monde des clubs, le technicien argentin s’est confié en longueur à La Nación.
"Nous devons prendre soin de lui"
Parmi les sujets abordés, il a notamment réagi aux rumeurs qui entourent Julián Alvarez. Auteur d’une première saison très réussie avec les Colchoneros (29 buts et 7 passes décisives en 54 matchs), le champion du monde argentin suscite beaucoup de convoitises. "Julián a 25 ans, c’est un joueur extraordinaire, avec de la soif, de l’enthousiasme, de l’humilité, du travail, des objectifs, une hiérarchie… Comment tout le monde pourrait-il ne pas le vouloir ? Et Barcelone, le PSG, Arsenal, Liverpool… les meilleurs doivent le vouloir. Et pour nous, supporters de l’Atlético, ce devrait être une fierté que tout le monde le veuille. Pourquoi ? Parce qu’il est à nous", a-t-il expliqué. Une fierté mais aussi une responsabilité. "Et puisqu’il est à nous, nous devons prendre soin de lui. Nous devons l’aider à être heureux. Comment le sera-t-il ? En gagnant. Et pour y arriver, nous devons tous nous donner à 110 %. Et pas seulement pour lui, bien sûr, mais pour tout le monde", a ajouté le technicien argentin, qui n’a pas l’intention de laisser partir son compatriote, recruté à prix d’or à l’été 2024.
Au-delà de l’investissement, Diego Simeone voit en l’ancien attaquant de River Plate et Manchester City l’un des hommes de base de son projet sportif. Un projet qu’il veut gagnant. Or, pour cela, talent et stabilité sont essentiels. "Seules six équipes en Europe ont disputé la Ligue des champions pendant 13 ans sans interruption, et l'Atlético en fait partie. Et attention, il ne s'agit pas de se reposer sur ses lauriers ; terminer troisième n'est pas une bonne chose, non, je dis simplement que la stabilité est la seule façon de tenter de remporter le championnat", a-t-il avancé au quotidien argentin.
"La seule chose qui compte pour moi, c'est de gagner le championnat"
Longtemps cette saison, l’Atlético de Madrid a tenu la dragée haute au FC Barcelone et au Real Madrid, grâce à des performances qui ont fait naître des espoirs, anéantis au printemps. "Je dois être honnête, et cette fois, ça m'a fait très mal… Écoutez, après 14 ans au club, la responsabilité est bien plus grande, et le poids que je me mets sur les épaules est bien plus lourd qu'au début. La joie après une victoire devient un soulagement, pas une joie. Pourquoi ? Parce qu'après 14 ans, la seule chose qui compte pour moi, c'est de gagner le championnat. J'ai déjà franchi toutes les autres étapes. Mais bien sûr, pour gagner le championnat, il faut parcourir un chemin long et difficile, et cette année a probablement été l'une des plus difficiles pour moi (…) Nous avons fait une très bonne saison d'octobre à février, et à partir de février/mars, en une semaine, tous les plans que nous avions se sont effondrés. Tout l'édifice s'est effondré", a confié Diego Simeone avec une douleur palpable.
Très affecté par le scénario de la saison, notamment l’élimination en huitièmes de finale de la Ligue des champions contre le Real Madrid, marquée par le tir au but annulé de Julián Alvarez ("C’était un scandale", a-t-il assuré), le technicien argentin nourrit de grandes ambitions pour le futur. "On a gagné en 1995/96 et il nous a fallu 17 ans pour gagner à nouveau en 2014, puis on a gagné en 2021, donc il nous a fallu sept ans pour gagner à nouveau. On ne peut pas attendre sept ans de plus. On ne peut pas attendre sept ans de plus ! Pourquoi ? Parce que l'héritage que nous laissons depuis 14 ans est pour Simeone ou pour le nouvel entraîneur. L'héritage, c'est d'être troisième ou mieux. Je parle toujours aux joueurs de leur héritage… et ils disent aux nouveaux : 'On ne peut pas finir cinquième ici.' Non, non, on ne peut pas finir cinquième ici. Tout s'écroule si on finit cinquième", a clamé Diego Simeone, plus fier que jamais d’avoir fait de l’Atlético de Madrid un club de premier plan. Son objectif aujourd’hui est de l’installer au sommet et c’est tout le sens d’avoir recruté Julián Alvarez l’été dernier.