La Liga : Diego Simeone s’est réinventé après 2016
Dans le podcast ‘A solas con’, l’entraîneur de l’Atlético de Madrid est revenu sur les deux finales de Ligue des champions perdues en 2014 et 2016 face au Real Madrid et comment il a rebondi.
Il y a des défaites qui marquent plus que d’autres et laissent des blessures dont on ne guérit pas vraiment. Dans le football européen, gagner la Ligue des champions est un Graal, l’objectif ultime d’un club. Si certains sont passés maîtres en la matière à l’image du Real Madrid et de ses 15 titres dans la compétition, d’autres attendent encore leur tour. C’est le cas notamment de l’Atlético de Madrid. Par trois fois, les Colchoneros ont atteint la finale pour autant d’échecs. Des échecs douloureux. Il y eut d’abord cette finale rejouée en 1974 contre le Bayern Munich de Franz Beckenbauer, puis les deux crève-cœurs de 2014 et 2016.
Déjà sur le banc madrilène, Diego Simeone n’a rien oublié de ces deux matchs contre le Real Madrid, de ces deux scénarios étouffants et malheureux. "Lorsque nous avons perdu la deuxième finale de la Ligue des champions, ce fut très dur. Je dis toujours que pour gagner une finale de Ligue des champions, il faut jouer 90 minutes, 120 minutes ou les tirs au but. Nous avons joué 120 minutes et nous avons perdu (4-1 en 2014 le Real Madrid arrachant la prolongation dans le temps additionnel, ndlr), et nous avons perdu aux tirs au but (1-1, 3-5 t.a.b.). Il n'y a rien de plus proche de la victoire", s’est ému près d’une décennie plus tard l’Argentin dans le podcast ‘A solas con'. Deux cicatrices encore à vif et dont il a dû se relever. "Je me demandais si j'allais avoir la force d'emmener un groupe dans un endroit où il est très difficile de se rendre et de le convaincre à nouveau qu'il est possible de gagner", a-t-il poursuivi.
Le rôle de la famille
C’est finalement sa femme qui l’aida à passer à autre chose et à retrouver l’énergie nécessaire. "Il est normal que lorsque les choses ne vont pas bien pour vous, comme dans n'importe quel travail, vous rameniez une énergie plus faible à la maison, mais vous voyez vos filles rire, votre femme vous sourire et cette colère change (…) Ma femme m'a attrapé, m'a emmené partout pour me distraire l'esprit et me réinventer pour recommencer. Le football est très changeant. Je dis aux footballeurs que personne ne leur enlèvera ce qu'ils ont gagné, mais que les gens ne s'intéressent qu'au présent", a révélé le technicien argentin. Un présent radieux pour les Colchoneros. Huit ans après son deuxième échec en finale de la C1, Diego Simeone a bâti un collectif redoutable et actuellement inarrêtable, puisqu’il reste sur une série de 12 victoires consécutives toutes compétitions confondues dont la dernière arrachée au bout du temps additionnel sur la pelouse du FC Barcelone (2-1). Un dernier succès permettant à la formation madrilène de prendre les commandes de la Liga.
Ce collectif, organisé autour et magnifié par Antoine Griezmann, semble posséder le talent nécessaire pour les plus grandes conquêtes en Espagne mais aussi en Europe où l’Atlético de Madrid, 11e de la phase de ligue, a plusieurs revanches à prendre, comme son entraîneur.