Le Real Madrid s’avançait confiant au moment de se présenter sur la pelouse du Metropolitano pour affronter son premier véritable test de la saison contre l’Atlético de Madrid. Vainqueur de ses six premiers matchs de Liga, le club merengue voulait marquer les esprits dans le toujours chaud derby de la capitale espagnole, mais les évènements lui ont été contraires. "Le Real Madrid n'a pas joué avec la même intensité que l'Atlético Madrid. Dans les premières minutes, Madrid a joué avec les pieds et sans beaucoup de rythme. L'Atlético, quant à lui, a joué dans les espaces avec beaucoup d'agressivité. Et l'Atlético a clairement remporté le match en attaque. Chaque centre était un drame, un véritable drame pour Madrid", a analysé Jorge Valdano sur Movistar+.

Devant son écran, l’ancien joueur, entraîneur et dirigeant du Real Madrid a pu voir les Merengues se déliter, notamment en seconde période, où la défense madrilène a pris l’eau et encaissé trois buts. "Le monstre est revenu à la vie. Celui de notre visite à Barcelone, ou de la visite de Barcelone, où nous avions encaissé quatre buts", a-t-il imagé, en référence aux claques infligées par les Blaugranas la saison dernière en Liga (0-4 à Santiago-Bernabéu et 3-4 à Montjuïc, ndlr). Samedi soir, ce n’est pas quatre mais bien cinq fois que Thibaut Courtois a été chercher le ballon au fond de ses filets, alors qu’il n’avait eu à le faire qu’à quatre reprises lors des sept premiers matchs de la saison.

Une déroute inédite depuis 75 ans dans le derby

Un brutal retour sur terre qui s’accompagne de la perte de la première place du classement en championnat au profit du rival catalan, victorieux à domicile contre la Real Sociedad (2-1), et de premiers doutes logiques sur la valeur réelle du collectif dirigé par Xabi Alonso. "C'est vrai que c'est un processus et qu'un nouvel entraîneur est arrivé. Il travaille dur et on semblait voir une amélioration, mais le coup dur contre l'Atlético Madrid nous oblige à revoir le calendrier du projet. L'Atlético a fini par dominer le Real Madrid comme on ne l'avait pas vu depuis longtemps", a pointé Jorge Valdano. L’Argentin ne croit pas si bien dire puisque les Colchoneros n’avaient plus marqué cinq buts aux voisins merengues depuis le 12 novembre 1950 et un succès 6-3 au Nuevo Estadio de Chamartín, futur stade Santiago-Bernabéu.

S’il a revu les spectres de la saison passée et d’un collectif friable, Jorge Valdano a refusé de tirer des conclusions hâtives et surtout définitives, d’autant qu’il a aussi aperçu des motifs de satisfaction. "Malgré cela, un seul contact brillant, d'une précision et d'une vitesse incroyables entre Güler et Mbappé, a égalisé. Puis Madrid a pris l'avantage grâce à une action extraordinaire de Vinicius. Et cela m'a donné le sentiment que, pour la seconde période, si le Real Madrid se connectait un peu, il pouvait gagner le match", a-t-il noté. Toujours aussi efficace, la Maison Blanche a marqué ses deux buts sur ses deux seules frappes cadrées du match. Malheureusement, ses joueurs n’en ont cadré que deux sur les six tentées, là aussi un total trop faible face à un tel adversaire.

Après ce premier revers majeur, le Real Madrid se doit de réagir et espère le faire demain face au Kairat Almaty, au Kazakhstan, où il a déjà atterri après un voyage de plus de 10 h et 6 500 km.