Il est l’un des grands absents du groupe madrilène. S'il a aussi pris l’avion pour se rendre aux États-Unis afin de disputer la Coupe du monde des clubs, Éder Militão ne rentrera pas sur le terrain et se contentera de poursuivre son programme de rééducation et de réathlétisation. Un quotidien fait de soins et d’exercices de renforcement auquel il a dû se résoudre depuis novembre dernier. Alors qu’il avait entamé la saison comme titulaire, jouant 1 311 minutes sur 1 470 possibles, le Brésilien a vu son élan se briser net, en même temps que son genou cédait, le 9 novembre 2024 contre Osasuna. Le verdict était sans appel : rupture du ligament croisé antérieur du genou droit. À peine entamée, sa saison s’arrêtait déjà, et il retrouvait l’infirmerie.

De retour, car en août 2023, il avait déjà connu une situation similaire. À l’époque, c’est son articulation gauche qui avait été touchée, le laissant sur le flanc jusqu’à février 2024. Cette nouvelle grave blessure, survenue dans un laps de temps très court, aurait pu entamer le moral du joueur, mais il n’en fut rien. "J'étais à Madrid le jour de la blessure, et les premières 24 heures ont été très difficiles. Mais Éder m'a vraiment surpris par la façon dont il a géré cette deuxième blessure. Le lendemain, il m'a dit : ‘Je n'ai pas grand-chose à regretter, j'ai vécu cette épreuve, je sais comment la gérer. Au travail’", relate Romario Queiroz pour AS.

"Il est déterminé, déterminé à faire un grand retour"

Entraîneur et préparateur physique personnel de l’international brésilien, il l’a accompagné à chaque étape de sa récupération, que ce soit au centre d’entraînement du Real Madrid, à Valdebebas, ou au Brésil, comme lors de la dernière trêve internationale. "Ce fut un immense plaisir d'être présent tout au long de ce processus. Malgré la distance, je l'ai guidé dans certaines tâches et j'ai été en contact quotidien avec le club. Nous travaillons ensemble avec une grande détermination", a-t-il déclaré, évoquant sa collaboration étroite avec Jaime Salom, le physiothérapeute du club merengue.

Stupéfait par la volonté du défenseur de 27 ans, il croit fermement à son retour au plus haut niveau. "Il est déterminé, déterminé à faire un grand retour. Et il travaille dur pour y parvenir. Et oui, il est possible qu'il retrouve le niveau qu'il a déjà affiché sous le maillot du Real Madrid. C'est la blessure qui demande le plus de temps de récupération dans le football, donc les doutes sont normaux. Mais on peut s'attendre à un Militão impatient de retrouver la compétition au plus haut niveau. Mentalement, je le vois très fort après tout ce processus. Et physiquement, nous continuerons à travailler pour l'aider à se remettre en forme le plus efficacement possible", a expliqué Romario Queiroz.

Un calendrier à risques

S’il se montre confiant, ce dernier ne veut toutefois rien précipiter. "Il ne faut pas sauter d'étapes pour accélérer le processus. Il faut toujours procéder progressivement", a-t-il tempéré. Une modération d’autant plus importante qu’il connaît les risques de rechute, majorés par un calendrier devenu encore plus exigeant sur le plan physique. "Le lien entre le nombre élevé de blessures est multifactoriel ; je ne dirais pas qu'il y ait une cause principale. Mais un calendrier plus chargé y contribue grandement. L'intensité des matchs a considérablement augmenté ces dernières saisons. Les joueurs sont de plus en plus exposés : ils courent davantage, et les actions à haute intensité ont considérablement augmenté pendant les matchs, ce qui génère une plus grande usure. Avec une telle demande de matchs et un temps de récupération de plus en plus court, la tendance est à l'augmentation des blessures…", a-t-il prédit avec un certain pessimisme.

En attendant, Romario Queiroz va continuer à travailler avec application au retour en pleine forme de son protégé, qui ne manquera rien de la nouvelle compétition de la FIFA, où il pourra découvrir son nouveau concurrent en défense : le tout jeune Dean Huijsen.