League Cup : Le coup de gueule d’Ange Postecoglou
Juste avant le duel entre Tottenham et Manchester United en League Cup, Ange Postecoglou a estimé qu’être entraîneur en Premier League était plus difficile que d'être Premier ministre.
Il n’est jamais facile d’officier sur le banc d’un club de Premier League. Et ce n’est pas Russell Martin et Gary O'Neil qui diront le contraire. Toujours aux manettes de l’équipe première de Southampton et Wolverhampton il y a encore une semaine, les deux entraîneurs ont malheureusement été démis de leur fonction le week-end dernier après la défaite des Saints et des Wolves en Premier League respectivement face à Tottenham (0-5) et Ipswich Town (1-2). Le faux pas de trop pour deux techniciens qui étaient sur la sellette ces dernières semaines de par leur début de saison délicat et décevant au Royaume de sa Majesté.
Telle est donc la dure loi d’un entraîneur de Premier League mais aussi d’un entraîneur tout court. Un coup de mou plus ou moins long puis, d’un coup de balai franc et tout aussi soudain, disparition, le tour est joué. Alors qu’il a indépendamment, et sans le vouloir évidemment, joué un rôle dans l’éviction de Russell Martin en écrasant Southampton il y a quelques jours, Ange Postecoglou s’est d’ailleurs prononcé sur la difficulté de ce métier du fait de son instabilité et sa précarité. Aussi, avant le duel entre Tottenham et Manchester United en League Cup, il a estimé lorsqu’on lui a posé la question qu’entrainer en Premier League était plus difficile qu'être Premier ministre.
"Nous avons perdu toute forme de respect”
"Oh oui, combien de fois doit-il organiser des élections ? J'en ai une tous les week-ends. Nous avons des élections tous les week-ends et nous sommes élus ou démis de nos fonctions. Ce travail est le plus difficile qui soit dans tous les domaines de la vie. On peut parler de politique, mais c'est plus dur que n'importe quel autre travail", confie avec une certaine franchise le coach australien, intronisé sur le banc des Spurs en juin 2023. Lucide, Ange Postecoglou a d’ailleurs avoué qu’un revers face aux Red Devils en quarts de finale de la Carabao Cup pourrait lui être fatal étant donné ses résultats en dents de scie et son classement en championnat (10ème).
"Nous avons perdu toute forme de respect dans notre société où les gens ont un emploi et où ils affichent les noms de ceux qui vont les remplacer pendant qu'ils travaillent encore. Nous sommes si prompts à jeter les gens à la poubelle et à passer rapidement à autre chose, sans réfléchir ni se préoccuper de quoi que ce soit", a-t-il regretté avant de conclure. "Des gens me disent que les managers ont toujours été licenciés. Je pense simplement qu'aujourd'hui, cela va plus loin et que nous oublions qu'il s'agit d'un être humain”. Un coup de gueule qui en dit long sur la difficulté de ce travail, toujours à la merci d'une série de mauvais résultats.