Ligue des nations : Álvaro Morata songe à la retraite
Interrogé en zone mixte, le capitaine de l’Espagne a confessé qu’il pourrait ne pas revenir en sélection à la rentrée.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Longtemps considéré comme incontournable à la pointe de l’attaque espagnole, Álvaro Morata a débuté sur le banc lors de la finale de la Ligue des nations contre le Portugal, laissant la place à Mikel Oyarzabal. Un choix payant pour Luis de la Fuente, puisque l’attaquant de la Real Sociedad a inscrit le second but de l’Espagne juste avant la pause sur une belle passe dans la surface de Pedri. Un but prouvant encore que le Basque est l’homme des finales, lui qui avait déjà marqué un an plus tôt en finale de l’Euro 2024 et en 2021 lors de la première finale de la Ligue des nations de la Roja. Trois buts qui en font le meilleur buteur de l’histoire de sa sélection à ce niveau.
Pour sa part, Álvaro Morata a donc dû se contenter d’une entrée en jeu à la 111e minute. Luis de la Fuente pensait pouvoir s’appuyer sur son expérience et son sang-froid dans une fin de match indécise, mais comme un symbole, c’était lui qui précipitait la chute des siens en voyant son tir au but stoppé par Diogo Costa. Il y a toujours un mauvais rôle dans ce genre de rencontre et c’est lui qui l’a incarné. "Je me sens mal pour tous mes coéquipiers parce que nous avons travaillé dur, mais cela fait partie du football et de la vie. Je remercie l'entraîneur pour sa confiance, comme toujours. Il est clair que je n'ai pas bien tiré, j'aurais pu faire mieux et on ne peut pas changer ça", a-t-il déclaré en zone mixte, affecté par ce scénario cruel à titre personnel et collectif.
"Il est possible que je ne sois pas là en septembre"
S’il regrettait de ne pas avoir assuré, l’attaquant de Galatasaray refusait de céder à une tristesse trop profonde. "Je n'ai pas pleuré, je ne voulais pas, mais il faut évoluer dans la vie, il y a mes enfants et ma famille dans les tribunes. Il y a mes enfants et ma famille dans les gradins. Tout comme c'était notre tour de gagner récemment, nous devons maintenant traverser une période difficile, mais dans la vie, il faut apprendre", philosophait-il. Pourtant, cette période difficile, la Roja pourrait l’affronter sans son capitaine. "Il n'y a rien de sûr, cela dépend de beaucoup de choses. Pour l'instant, je ne pense pas à cela, mais seulement à mes coéquipiers et à ce qui s'est passé aujourd'hui. Demain sera un autre jour, il faut réfléchir calmement. Bien sûr, il est possible que je ne sois pas là en septembre", a confié l’intéressé dans les entrailles du stade de Stuttgart.
Ce n’est pas la première fois que ce genre de pensée traverse l’esprit d’Álvaro Morata. Âgé de 32 ans, il avait failli lâcher prise l’année dernière avant de recevoir le soutien d'anciens joueurs de la sélection. Cela l’avait convaincu de se faire violence malgré des problèmes de dépression et d’aller à l’Euro 2024, où il avait participé au quatrième sacre européen de l’Espagne. À un an de la Coupe du monde 2026, le voilà qui jette un nouveau voile sur son avenir en sélection. Un simple moment de détresse lié à la défaite en finale de la Ligue des nations ou un mal plus profond et personnel ? On en saura certainement plus en septembre lors de la prochaine fenêtre internationale, qui verra l’Espagne entamer ses qualifications pour le Mondial nord-américain.