Premier League : Le vestiaire de Liverpool pleure Diogo Jota
Dans un communiqué publié hier soir, Arne Slot a salué la mémoire de l’attaquant portugais, tout comme l’ont fait de leur côté ses anciens coéquipiers Andrew Robertson, Ibrahima Konaté ou encore Trent Alexander-Arnold.
Vingt-quatre heures ont passé depuis l’annonce du décès de Diogo Jota et elles n’ont assurément pas suffi à apaiser la peine de ceux qui ont connu l’attaquant portugais. Toute la journée, d’innombrables messages ont afflué pour honorer la mémoire du joueur de 28 ans et de son frère, lui aussi professionnel, emportés dans un accident de voiture en Espagne.
"Il était très spécial"
Si tout le monde du football s’est senti touché par ce destin brisé, c’est à Liverpool que l’émotion a été la plus grande. Les supporters des Reds ont déposé fleurs, photos, maillots et écharpes par centaines sur le parvis d’Anfield et aux alentours dans un élan tragique. Une manière de partager la douleur qui a étreint leur cœur et de manifester leur soutien aux proches d’un joueur qu’ils adoraient et qui faisait l’unanimité au sein d’un vestiaire aujourd’hui meurtri. "Lorsque je suis arrivé au club, l'une des premières chansons que j'ai apprises à connaître était celle que nos supporters chantent pour Diogo. Je n'avais pas travaillé avec lui auparavant, mais j'ai tout de suite su que si les supporters de Liverpool, qui ont vu tant de grands joueurs au fil des ans, avaient un chant aussi unique pour Diogo, c'est qu'il devait avoir des qualités particulières", a témoigné Arne Slot dans un communiqué publié hier soir.
D’habitude affable, le manager des Reds a cherché ses mots dans ce moment de douleur. "Que peut-on dire dans un moment comme celui-ci où le choc et la douleur sont si incroyablement bruts ? J'aimerais avoir les mots, mais je sais que je ne les ai pas (…) Mes premières pensées ne sont pas celles d'un entraîneur de football. Elles sont celles d'un père, d'un fils, d'un frère et d'un oncle et elles appartiennent à la famille de Diogo et André Silva qui ont vécu une perte inimaginable. Le message que je leur adresse est très clair : vous ne marcherez jamais seuls. Les joueurs, le personnel et les supporters du Liverpool Football Club sont tous avec vous et, d'après ce que j'ai vu aujourd'hui, on peut en dire autant de la grande famille du football (…) Pour nous, en tant que club, le choc est total. Diogo n'était pas seulement notre joueur. C'était un être cher à chacun d'entre nous. C'était un coéquipier, un collègue, un camarade de travail et dans tous ces rôles, il était très spécial", a ajouté le Néerlandais.
Un frère pour tout le vestiaire
Spécial, il l’était assurément. Diogo Jota n’était pas un surdoué mais un besogneux. "Le travail, l'envie, l'engagement, la qualité, les buts. L'essence même de ce que doit être un joueur de Liverpool", avance encore le successeur de Jürgen Klopp. Un homme de collectif. "Je veux parler de mon pote. Mon ami. Le gars que j’aimais et qui va terriblement me manquer. C’est l’homme. La personne. C’était un mec tellement bien. Le meilleur. Tellement sincère. Simple et vrai. Plein d’amour pour les gens qu’il aimait. Plein de joie de vivre. C’était le joueur étranger le plus 'britannique' que j’ai jamais rencontré. On plaisantait souvent en disant qu’il était en fait Irlandais… Évidemment, j’essayais de le revendiquer comme Écossais. Je l’appelais même Diogo MacJota. La dernière fois que je l’ai vu, c’était le plus beau jour de sa vie, le jour de son mariage. Je veux garder en mémoire son sourire éternel ce jour-là. À quel point il débordait d’amour pour sa femme et sa famille. Je n’arrive pas à croire qu’on doit lui dire adieu. C’est trop tôt, et ça fait tellement mal. Mais merci d’avoir fait partie de ma vie, mon pote, et de l’avoir rendue meilleure. Je t’aime, Diogo", s’est ému Andrew Robertson à l’évocation de son ami.
Plus qu’un ami, un frère pour l’international écossais et ses partenaires du vestiaire anglais, à l’image d’Ibrahima Konaté. "Diogo... Je n’arrive toujours pas à y croire. Je suis dévasté. Je n'ai pas de mots pour exprimer mes sentiments. Au-delà du footballeur extraordinaire que tu étais, il y avait un homme exceptionnel, un ami et un frère ! (…) Sois sûr d'une chose : ta famille ne marchera pas seule. Nous serons là pour l'aider à traverser cette épreuve. JE T'AIME, MON FRÈRE", a écrit le défenseur français sur ses réseaux sociaux, accompagnant ses mots d’une vidéo où on le voit avec le natif de Porto.
"Aucun mot ne peut décrire à quel point nous sommes dévastés… Ton sourire, ton amour pour le jeu ne seront jamais oubliés. Tu nous manqueras tellement, mais tu seras pour toujours avec nous, sur et en dehors du terrain. Nos pensées et nos prières vont à ta famille. Repose en paix, mon frère", reprenait en écho le Hongrois Dominik Szoboszlai.
"Tu nous manqueras au-delà des mots et nous ne t'oublierons jamais"
Parti au Real Madrid et concentré sur la Coupe du monde des clubs, Trent Alexander-Arnold a lui aussi eu une pensée pour celui qu’il a côtoyé durant cinq ans. "C’est tellement difficile de trouver les mots quand votre esprit et votre cœur ne parviennent pas à concevoir qu’un être si cher soit parti. Diogo, ta famille était ton monde. Ils étaient tout. Pour Rute, tes enfants et tes parents, nos cœurs sont brisés. Et pour André aussi. Frères et meilleurs amis. Quand la peine sera passée, je voudrais me souvenir de Diogo avec un grand sourire. Tant de rires et de moments heureux. Il était un super coéquipier et un véritable ami. Pour toujours n°20. Repose en paix Diogo", a commenté le latéral anglais.
En bon capitaine, Virgil van Dijk a aussi réagi. Comme tant d’autres, c’était l’incompréhension qui dominait chez lui. "Je n'arrive pas à y croire, je ne veux pas y croire. Je suis absolument dévasté et totalement incrédule", a débuté le défenseur néerlandais avant de mettre l’accent sur l’homme qu’était Diogo Jota. "Quel être humain, quel joueur, mais surtout quel incroyable père de famille. Tu représentais beaucoup pour nous tous et tu le resteras toujours ! Pour votre famille, perdre deux fils, un mari et un père est tout simplement inimaginable. C'est tellement cruel et injuste. Mon cœur se brise pour toute votre belle famille, pour Rute et pour vos enfants. Je vous promets que dans ces moments difficiles et au-delà, nous serons toujours là pour votre famille. Un champion pour toujours, le numéro 20 pour toujours. Ce fut un privilège d'être à tes côtés sur le terrain et d'être ton ami en dehors. Tu nous manqueras au-delà des mots et nous ne t'oublierons jamais. Ton héritage perdurera, nous nous en assurerons !", a promis l’inébranlable défenseur que seul un tel événement peut terrasser.
Le mot de la fin, c’est Arne Slot, encore lui, qui l’a trouvé. "Le moment venu, nous célébrerons Diogo Jota, nous nous souviendrons de ses buts et nous chanterons sa chanson. Pour l'instant, nous nous souviendrons de lui comme d'un être humain unique et nous pleurerons sa perte. Il ne sera jamais oublié. Il s'appelle Diogo", a conclu le manager de Liverpool. Diogo Jota laisse un vide immense dans un club qui a connu à travers son histoire son lot de tragédies, mais sait mieux qu’aucun autre rendre hommage aux siens. À Anfield, personne ne marche seul et ce sera le cas du Portugais, petit gamin de Gondomar venu conquérir l’Angleterre.