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Les Bleus de retour au sommet pile pour le Grand-Bornand
Après un exercice 2023-2024 très inégal entre le groupe femmes et le groupe hommes, c'est toute l'équipe de France qui brille lors des premiers rendez-vous cette saison.
Le biathlon français a bien choisi son timing pour retrouver des couleurs. La Coupe du monde fait étape, la troisième du calendrier, au Grand-Bornand pour quatre jours de compétition, avec au programme un sprint (jeudi pour les hommes, vendredi pour les femmes), une poursuite samedi et une mass start en clou du spectacle dimanche. Non loin d'Annecy, les Bleus compteront parmi les principaux favoris, autant par le pedigree de ses représentants que par la très belle forme du moment.
Le constat est particulièrement vrai pour l'équipe de France masculine. Loin du compte et de ses standards la saison passée, les Tricolores entraînés par Simon Fourcade ont déjà quasiment égalé leur total de podiums de 2023-2024 (6) rien qu'en deux étapes de la Coupe du monde. Grâce à Emilien Jacquelin et Eric Perrot, ils comptent deux succès quand seul Perrot était monté sur la plus haute marche du podium lors du précédent exercice, ce seulement à la huitième des neuf étapes du calendrier.
Un esprit de revanche galvanisant
Même Fabien Claude, sevré de podiums individuels depuis quatre ans, a retrouvé la boîte avec une troisième place sur le sprint d'Hochfilzen pour six petits dixièmes de secondes. La pièce qui tombe du bon côté en somme. "Voilà, ça bascule pour moi cette fois, la petite seconde", savourait-il après la course à la Chaîne L'Equipe. "Et tant mieux parce que, la quatrième, j'en avais un peu marre. Je suis heureux d'avoir pris ma revanche."
La revanche, un état d'esprit qui infuse et transcende l'équipe de France masculine. C'est elle qui a animé Emilien Jacquelin le week-end passé à Hochfilzen au moment de conclure le relais. Parce qu'il était tombé la veille dans le final dans un duel pour la gagne avec Johannes Boe, mais aussi pour rendre la monnaie de sa pièce au dernier relayeur norvégien Vebjoern Soerum, qui l'avait sauté sur la ligne d'arrivée du relais mixte deux semaines plus tôt. "Il y avait une petite revanche à prendre avec Vebjoern qui m'avait royalement humilié lors du relais mixte de Kontiolahti. Il a joué avec ses atouts : partir doucement pour finir vite. Et je pense qu'en fin de week-end il a manqué d'énergie pour vraiment y croire, donc tant mieux pour nous."
14 podiums français en 16 courses
Ce manque d'énergie, c'est exactement ce qui avait fait défaut à Emilien Jacquelin à plusieurs reprises en fin de saison dernière, malgré des résultats déjà en phase ascendante. Reboosté moralement et bonne condition, l'actuel 3e du classement général est redevenu un client qui compte, et qui gagne, comme sur le sprint de Kontiolahti. L'exemple parfait de ces Bleus revigorés, et vainqueurs des deux premiers relais de la saison, mettant fin à l'hégémonie de la Norvège, vainqueur des 12 relais précédents en Coupe du monde ! "Tout le groupe français a augmenté son niveau par rapport aux saisons précédentes" insiste Fabien Claude. "Donc ça fait plaisir, aussi pour le show."
Si Johannes Boe et Sturla Laegreid pointent pour le moment en tête du classement général individuel, Jacquelin et Eric Perrot, éphémère dossard jaune après la première étape de Kontiolahti, sont à leurs trousses, troisième et quatrième. Loin des six Norvégiens aux sept premières places de la saison passée, et de la soupe à la grimace tricolore.
Chez les femmes, une fausse impression de ralenti ?
Sur les 16 courses disputées depuis le début de la saison tous formats et genres confondus, la France n'a été absente que deux podiums : le sprint femmes et l'individuel hommes à Kontiolahti. Chez les femmes aussi, on tient plutôt bien la cadence avec Lou Jeanmonnot seule biathlète à avoir décroché deux bouquets cette saison. La Doubiste arrive au Grand-Bornand dans la position de la chasseuse, à la deuxième place du classement général derrière l'Allemande Franziska Preuss.
Dans son sillage, la densité n'est pas encore aussi importante que la saison passée, avec Julia Simon (un seul podium) et Justine Braisaz-Bouchet (aucun Top 5) plus en retrait. Mais Simon monte en puissance, en témoigne sa sixième place sur la poursuite en étant partie 17e. Quant à Braisaz-Bouchet, ses temps de ski sont parmi les meilleurs du circuit, il ne lui manque plus qu'un déclic sur le pas de tir. En 2023-2024, la triple championne du monde était aussi passée à côté de son entame de saison avant de se reprendre… Sur la 3e étape, à Lenzerheide où elle avait signé un triplé.
Bon an mal an, les Bleues se retrouvent tout de même en tête du classement des nations avant d'arriver à domicile au Grand-Bornand. Là où deux ans plus tôt, pour la dernière venue de la Coupe du monde dans la station d'Annecy, l'équipe de France s'était fate damer le pion par l'intouchable Norvège chez les hommes, et principalement par la Suède chez les femmes. L'occasion de prendre une revanche de plus.