Euro 2020 : Alioski, Nikolov, Elmas, les autres étoiles de la Macédoine du Nord
La Macédoine du Nord ne se résume pas au seul Goran Pandev. Autour de l'idole, d'autres joueurs peuvent faire mal à l'Ukraine jeudi (15h00) à Bucarest.
Boban Nikolov, le local
Il a labouré le côté droit contre l'Autriche, et a même eu une balle pour mener 2-1, avant que la Macédoine du Nord ne s'incline (3-1) pour son tout premier match en grande compétition. A 26 ans, l'arrière ailier a montré un potentiel prometteur, comme le piston gauche Aliovski.
Nikolov est à son aise à Bucarest, il a été formé à la Hagi Academy. Le plus grand joueur roumain, George Hagi, est d'ailleurs "très heureux" que son ancien élève soit à l'Euro. "Nous avons travaillé ensemble très dur tous les jours et j'ai senti que c'était un grand joueur", explique "Gica" cité par le site sport1.mk. Nikolov "est parti de la maison à 14 ans pour jouer au football. Il a quitté sa famille, appris le roumain, c'est vraiment un bon gars", souligne-t-il.
Le joueur a débuté en pros au Viitorul Constanta, club fondé par Hagi sur les bords de la mer Noire. Sa dernière demi-saison a été plus difficile à Lecce, équipe de 2e division italienne (3 titularisations en 17 apparitions) qui l'a recruté pour ses qualités défensives, mais l'expérience d'un Euro réussi pourrait le relancer.
Ezgjan Alioski, le passionné
On a vu partout sa chevelure blonde peroxydée contre l'Autriche. Alioski, 29 ans, a justement tenu toute la saison à Leeds (38 matches, 3 buts) ce rôle de latéral gauche très offensif, façonné à l'école Marcelo Bielsa. "Ali est un joueur très enthousiaste, passionné pour chaque moment du jeu", salue "El Loco". Un duel intense avec Nicolas Pepe dans un Leeds-Arsenal (0-0) avait coûté un carton rouge à l'attaquant ivoirien, pour un tête contre tête agressif... où le Macédonien en avait un peu rajouté.
Aliovski se retrouve dans les moments chauds, puisque Marko Arnautovic s'est excusé pour l'avoir insulté après le but du K.-O. pour l'Autriche. Il brille surtout dans la percussion. Formé aux Young Boys Berne, il a terminé 3e meilleur buteur du Championnat de Suisse en 2017, avec 16 buts en jouant au milieu pour Lugano, de quoi taper dans l'œil de Leeds, rejoint cet été-là, pour le meilleur. "Je suis plus calme, plus mûr", raconte Alioski au site internet de la Fifa, "Bielsa a changé ma façon de voir la vie et m'a énormément fait progresser comme joueur".
Eljif Elmas, le diamant
Au premier match, il a un peu trop porté le ballon. Il devra mieux exploiter contre l'Ukraine les différences qu'il crée. Il avait su le faire lors de l'exploit de Duisbourg au mois de mars, quand il avait été avec Pandev un des buteurs de l'historique victoire contre l'Allemagne (2-1). Mais il a été précieux face à l'Autriche.
Elmas signifie diamant en turc, l'origine de ses parents. Son père tenait un magasin de confiseries traditionnelles dans la multiethnique capitale Skopje. Eljif, 21 ans, devait d'ailleurs devenir confiseur, mais Igor Angelovski, l'actuel sélectionneur, a repéré dès 12 ans son talent et l'a attiré au FC Rabotnicki. Aligné en première division macédonienne à 16 ans, Espoirs dès 17 ans, il a forgé dès l'âge de 18 ans son caractère dans les grosses ambiances en rejoignant Fenerbahçe (Istanbul) à 18 ans puis Naples à 20. La Turquie avait essayé de l'attirer en sélection, mais le joueur a refusé, préférant le maillot au soleil sur fond rouge.
Pour sa première cape, à 17 ans contre l'Espagne, Angelovski a dit d'Elmas: "Avec lui la Macédoine tient une perle. A son âge et contre un tel adversaire amener autant de fraîcheur, c'est incroyable", malgré la défaite (2-1). Diamant, perle et douceur, "Elmas est l'avenir de l'équipe nationale", conclut Angelovski.