L’heure de la retraite n’a pas encore sonné. S’il a été l’objet de nombreuses attentions mercredi soir, Luka Modric n’a pas mis un point final à son histoire d’amour avec le football. Cette semaine, il a néanmoins clos le plus gros et le plus beau chapitre de celle-ci. Un chapitre long de treize années au cours duquel il aura tout conquis et tout accompli avec le Real Madrid, que ce soit sur le plan collectif avec notamment six Ligues des champions, un record partagé avec Francisco Gento, Dani Carvajal, Nacho et Toni Kroos, ou sur le plan individuel et son sacre comme Ballon d’Or en 2018.

Ce parcours, Gareth Bale a eu la chance d’en être un témoin privilégié. S’il a partagé le vestiaire merengue avec le Croate de 2013 à 2022, il l’a même vu débarquer au plus haut niveau en 2008 lorsque le natif de Zadar a rejoint Tottenham. "Quel joueur", a lâché le Gallois pour ESPN FC TV, avant de plonger dans ses souvenirs. "La première fois à Tottenham, il était si petit et j'étais encore jeune à l'époque, mais on ne pensait pas qu'il serait capable de suivre le rythme de la Premier League. Puis il a reçu le ballon, a baissé l'épaule, a éloigné tout le monde du ballon et il n'a cessé de s'améliorer. Je dis toujours qu’il est comme un grand vin, car il ne fait que s'améliorer avec l'âge", s’est remémoré l’ancien ailier.

"C'est un joueur incroyable"

Du haut de ses 1,72 m, Luka Modric avait déjà tout d’un grand et s’est permis de réaliser une carrière encore plus grande, de celles qui marquent une nation (la Croatie) et l’histoire du football. "Je pense qu'il pourrait sans doute continuer à jouer, mais je pense que Madrid veut prendre des joueurs plus jeunes et continuer, sinon il retient une place. Mais c'est un joueur incroyable, pas seulement pour le Real Madrid, mais aussi pour le football mondial, et ce fut un plaisir de jouer avec lui pendant toutes ces années", a poursuivi Gareth Bale.

Pas conservé donc par son club de cœur, le futur quadragénaire (il aura 40 ans le 9 septembre prochain) n’a pas pour autant renoncé au jeu et s’est fixé un dernier objectif : la Coupe du monde 2026. Pour l’atteindre dans les meilleures conditions, il devrait rejoindre prochainement l’AC Milan. Un crochet italien inattendu mais là aussi symbolique puisqu’il y suivra les traces de Zvonimir Boban, son idole de jeunesse. Un joli clin d’œil pour pimenter le dernier chapitre d’une histoire hors du commun, celle d’un gamin né en Yougoslavie et devenu un géant du football.