La semaine dernière, l’Olympique de Marseille est parvenu à un accord pour recruter Angel Gomes. Un joli coup de la part du club marseillais, et à moindre coût, puisque le joueur, qui évoluait jusque-là à Lille, arrivera libre début juillet.

En prenant la direction du sud de la France, l’international anglais entame une nouvelle étape d’une carrière ascendante qu’il n’aurait pourtant jamais imaginée ici. En effet, le jeune Angel Gomes ne rêvait que de rouge et des Red Devils. Il n’avait que six ans lorsqu’il a rejoint Manchester United, un club qui l’a profondément marqué. "Dès que vous entrez dans la salle, les entraîneurs vous parlent de l'histoire du club. Les Busby Babes, ils vous montrent des photos de George Best et de Bobby Charlton. La culture se met en place très tôt. Vous savez tout sur le club et ce qu'il représente. C'est quelque chose que vous portez en vous", a-t-il raconté à la BBC.

Le plus jeune Red Devil depuis 1953

Angel Gomes gravit les échelons jusqu’à atteindre son but. Le 21 mai 2017, lors de la 38e et dernière journée de la saison de Premier League, il effectue ses débuts professionnels en remplaçant Wayne Rooney. Deux minutes contre Crystal Palace qui le font entrer dans la légende, puisqu’il devient, à 16 ans et 263 jours, le plus jeune joueur à représenter Manchester United depuis Duncan Edwards en 1953. "J'avais 16 ans et je m'entraînais avec des joueurs comme Rooney, [Michael] Carrick, [Juan] Mata et Ander Herrera. Je jouais à Fifa avec ces joueurs et maintenant, vous êtes à côté d'eux, c'est surréaliste. C'est difficile de comprendre que l'on fait partie de l'équipe", a-t-il confié.

Pourtant, le rêve va rapidement s’évanouir et, faute d’opportunités, Angel Gomes va devoir se résoudre à quitter son club de cœur. "C'était évidemment un processus difficile parce qu'il y a beaucoup de choses qui vous poussent à rester. Mais il faut aussi penser à ce qui est bon pour sa carrière. J'ai sacrifié beaucoup de choses", a témoigné l’Anglais. Bien que compliqué, ce départ a néanmoins été fondateur pour lui. "C’était dur de quitter l’Angleterre, mais aussi rafraîchissant. Ne plus être sur les radars, passer inaperçu ces dernières années m’a aidé à me concentrer", a-t-il reconnu auprès du média britannique.

Des exemples nommés Scholes et Deco

Moins exposé, Angel Gomes en a profité pour se développer et s’affirmer comme un joueur fiable, ce qui lui a ouvert les portes de la sélection anglaise en septembre 2024. Un honneur que certains ont vu comme un passe-droit accordé par Lee Carsley, que le joueur avait côtoyé chez les Espoirs. "C'était difficile d'entendre les gens dire que c'était une faveur parce que je savais personnellement que ce n'en était pas une (…) il y avait beaucoup de travail pour moi pour arriver à ce point", a-t-il expliqué, ajoutant avoir reçu une pré-convocation juste avant l’Euro 2024 de la part de Gareth Southgate.

S’il n’a pas encore été appelé par Thomas Tuchel, le futur Marseillais est convaincu que son heure viendra. "Je n'ai pas encore réussi à intégrer l'équipe [sous Tuchel], mais c'est quelque chose que je vais essayer de faire. La Coupe du monde est mon objectif. Le summum. C'est un de mes objectifs et je sais ce qu'il me reste à faire pour y parvenir", a promis le polyvalent milieu de terrain, qui rêve d’imiter un certain Paul Scholes. "Quand on me pose la question, je réponds que je suis milieu de terrain, car je peux jouer en six, huit ou dix. Quand j'étais au Portugal, je jouais à gauche, en faux neuf ou à droite. Je sens que je peux jouer n'importe où sur le terrain. Je suis technique, j'aime être sur le ballon, dicter, aider dans tous les domaines du terrain, recevoir le ballon dans n'importe quelle zone. Paul Scholes était similaire en ce sens. Thiago [Alcantara], Deco, ce sont des milieux de terrain, pas des six ou des huit, juste des milieux de terrain – c'est eux que je veux imiter."

De bons exemples pour Angel Gomes. À 24 ans, l’Anglais n’a pas peur de viser haut et de faire honneur à un passé avec lequel il est en paix. Une bonne nouvelle pour l’Olympique de Marseille, où il retrouvera Mason Greenwood, un de ses anciens compères de la formation mancunienne.