L'AS Monaco n'était clairement pas le seul club à s'être renseigné sur Mika Biereth, jeune buteur international danois né à Londres, formé à Arsenal et qui restait sur une saison et demie porteuse d'espoir avec Sturm Graz (23 buts et 9 passes décisives en 47 matchs).

Le club princier a en revanche été le premier a dégainer cet hiver pour s'attacher ses services, contre un chèque de 13 millions d'euros. Les recruteurs monégasques avaient déjà eu l'occasion de le voir face à Monaco en match amical l'été dernier, et ont ensuite eu confirmation sur la première partie de saison (15 buts en 23 matchs), en championnat comme en Ligue des Champions, face à Lille notamment.

Le nouveau roi de Louis II

Mika Biereth a apporté un retour immédiat sur investissement et sur tous les points. Attaquant athlétique, remarquable finisseur, il s'est aussi parfaitement intégré au groupe et au style de jeu développé par Adi Hütter, en trouvant des relations dans le jeu avec les autres joueurs de l'attaque, témoin de son QI football déjà nourri.

Mais ce qui a surtout fait le bonheur du club de la Principauté, c'est son efficacité offensive ! En seulement onze matchs de Ligue 1 disputés, il en est déjà à 12 buts, avec une entrée en fanfare au Stade Louis II : trois triplés pour ses trois premiers matchs, face à l'AJ Auxerre (4-2), le FC Nantes (7-1) et le Stade de Reims. C'est évidemment du jamais vu dans l'histoire du football !

Chaque semaine, Mika Biereth n'en finit plus de confirmer, avec une onzième et une douzième réalisation lors des deux derniers matchs du mois de mars à Angers (0-2) et contre Nice (2-1). Sur sa lancée, il sera à n'en pas douter le principal danger pour la défense de l'Olympique de Marseille ce samedi après-midi.

« Désormais l’attention est de plus en plus portée sur lui, mais avec déjà 11 buts et 2 passes décisives en si peu de temps, c’est vraiment très impressionnant. Il fait son job, travaille pour l’équipe, intègre de mieux en mieux notre style de jeu, et c’est pour moi le plus important. Évidemment je suis très satisfait de lui », avait déclaré Adi Hütter en marge de la victoire à Angers il y a un mois déjà. « C’est un finisseur clinique (…). Depuis qu’il a rejoint l’AS Monaco et la Ligue 1, il a montré qu’il était un vrai buteur ! Nous étions à la recherche d’un joueur comme lui, capable de marquer beaucoup de buts pour débloquer des situations ».

La défense, le point faible de cet OM

La présence d'un Mika Biereth à la finition d'un collectif aussi bien huilé que celui de l'ASM s'avère d'autant plus dangereuse au regard des défaillances régulières de la défense marseillaise. L'ensemble n'était déjà guère rassurant, et la blessure du capitaine Leonardo Balerdi n'a fait que fragiliser un peu plus le secteur.

Comme à Reims une semaine plus tôt, l'arrière garde marseillaise a affiché une grande fébrilité le week-end dernier face à Toulouse, avec encore deux buts encaissés à l'arrivée et des doutes qui persistent. A sa décharge, Roberto De Zerbi ne possède pas de nombreuses alternatives, alors que Luiz Felipe, arrivé cet hiver, est encore convalescent. Bien souvent, ce sont donc Geoffrey Kondogbia, Pierre-Emile Hojberg ou Valentin Rongier qui sont contraints de descendre d'un cran pour prêter main forte à un secteur en grande souffrance, ce qui a le don de contrarier RDZ.

« Kondogbia, Rongier, ce sont des joueurs formidables, même quand ils jouent en défense. Mais ce ne sont pas des défenseurs. Il n’y a pas grand-chose à dire là-dessus. C’est vrai qu’on peut jouer à 3, à 5, à 4… Mais à 4, avec une défense à 4, quels sont les défenseurs centraux que je peux aligner ? En ce moment, qui est-ce que je peux mettre ? Parce qu’on n’en a pas deux. Deux, à l’heure actuelle, on n’en a pas. On en a un, qui est Cornelius », a-t-il ainsi rappelé en conférence de presse d'avant match.

Ce qui est passé face à Toulouse le week-end dernier ne passera sans doute pas face à ce Monaco, surtout face à un Mika Biereth aiguisé comme une lame.