Liverpool n’aura pas tremblé longtemps. Une petite quarantaine de minutes, le temps de se remettre de l’ouverture du score de Leicester après à peine 6 minutes de jeu sur un joli tir en pivot de Jordan Ayew, d'amadouer le brouillard qui conférait au stade une ambiance particulière et de toucher deux fois les montants par Andrew Robertson puis Mohamed Salah avant que Cody Gakpo n’égalise d’une superbe frappe enroulée du droit depuis la lisière de la surface, le tout juste avant la pause. Un coup sur la tête dont les Foxes ne se relèveront jamais puisqu’ils cèderont dès la reprise sur un but de Curtis Jones, puis une troisième fois à 10 minutes de la fin. Malheureux en première période, Mohamed Salah ne pouvait pas ne pas se joindre à la fête du Boxing Day. Lancé en profondeur à droite, l’Egyptien fixa son défenseur, repiqua intérieur avant d’ouvrir son pied gauche pour glisser le ballon à l’opposé. Anfiled explosait pour le 16^e but de son homme providentiel et pouvait savourer son dernier cadeau de Noël avec cette 13^e victoire (3-1) en 17 journées de Premier League.

Un nouveau succès qui permet aux Reds d’accentuer encore leur avance puisque quelques heures plus tôt, Chelsea avait eu la mauvaise idée de s’incliner à domicile contre Fulham malgré l’ouverture du score de Cole Palmer (1-2). Ce vendredi matin, sept points séparent les Blues des Reds, qui comptent d’ailleurs un match en retard à jouer. Un gouffre qui affirme encore un peu plus le statut de favori pour le titre du club de la Mersey. Ce que n’a pas démenti Mohamed Salah. Même s’il reste mesuré, l’Egyptien estime ainsi que ce début de saison a quelque chose de spécial. "Cette année, on sent quelque chose de différent mais le plus important est que nous devons rester humble. Cette saison est très spéciale et j’espère que nous gagnerons la Premier League, et pour ce club, c’est un rêve que je fais", a-t-il déclaré.

Slot calme le jeu

A l’image de Mohamed Salah qui réécrit les standards anglais depuis le début de saison, Liverpool semble inarrêtable, comme escorté par une bonne étoile alors même qu’on lui promettait un exercice délicat du fait de la transition entre la fin de l’ère Jürgen Klopp et l’arrivée d’Arne Slot, en provenance de Feyenoord. Au lieu de tâtonner, les Reds ont tout de suite trouvé la bonne alchimie et ont surtout eu le mérite de l’entretenir jusqu’à maintenant. Loin de s’emballer, le manager néerlandais se veut pourtant pragmatique. "A 20 journées de la fin, on ne regarde pas le classement. Il y a encore tellement de défis devant nous. Il y a deux mois, nous étions un point derrière City et regardez où nous en sommes maintenant. Il peut y avoir des blessures et ensuite vous avez un peu de malchance ou une suspension. Cela peut arriver à n’importe quelle équipe, donc il est bien trop tôt pour célébrer quoi que ce soit", a-t-il calmé.

Plus que jamais installé sur le trône de la Premier League, Liverpool ne s’enflamme pas mais fait tout ce qu’il faut pour aller chercher son deuxième titre de champion au XXIe siècle après celui un peu particulier de 2020, décroché dans des stades vides en pleine pandémie de Covid-19. Cette saison, le public est bien là pour voir Salah et sa troupe écraser la concurrence. C’est forcément spécial.