À le voir semaine après semaine avec le FC Barcelone et l’Espagne, on en oublie régulièrement que Lamine Yamal n’a que 17 ans et est encore en phase d’apprentissage. Révélé au plus haut niveau à seulement 15 ans, l’ailier d’Esplugues de Llobregat dispose d’une étonnante marge de progression dont on ignore la limite. De quoi donner le tournis à des adversaires qui s’arrachent déjà les cheveux sur la manière la plus efficace de le bloquer.

Sacré champion d’Europe l’été dernier avec la Roja, titre pour lequel il a joué un rôle central avec notamment quatre passes décisives et un but magistral marqué en demi-finales contre la France (2-1), Lamine Yamal admet avoir franchi une étape en Allemagne. Une évolution qui se remarque dans les chiffres de l’ailier espagnol. Cette saison, après 42 matchs joués toutes compétitions confondues, il compte déjà 13 buts et 21 passes décisives, quand il avait cumulé 7 réalisations et 7 offrandes en 50 rencontres lors de l’exercice précédent.

"J’essaie juste de m’amuser"

Une inflation qui s’explique autant par le renouveau offensif du FC Barcelone depuis l’arrivée d’Hansi Flick que par la propre évolution du joueur. "Une chose que j'ai apprise cette année, c'est de me gérer. Souvent, les gens disent pourquoi je ne bouge pas pendant dix minutes. Il faut savoir se gérer pendant le match et tout au long de la saison pour savoir ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire à l'entraînement. C'est quelque chose que j'ai appris et la vérité, c'est que je vis très bien ce moment", a-t-il révélé à ESPN. Une attitude qui le rapproche encore un peu plus de Lionel Messi, lui aussi régulièrement vu sur le terrain à marcher ou à se désintéresser du jeu pour mieux influer par la suite.

S’il a appris à modérer ses efforts pour être encore plus efficace, Lamine Yamal a aussi su conserver l’une de ses forces : son amour pour le football. Alors qu’il aurait pu changer d’état d’esprit avec le succès, le jeune homme de 17 ans n’a cure des attentes extérieures et des enjeux. "J'essaie juste de m'amuser, de jouer et c'est tout", pose-t-il, reconnaissant néanmoins parfois vivre "un rêve."

Un rêve aux allures de cauchemar pour ses adversaires, et qu’il compte bien prolonger aussi longtemps que possible. Ce soir, il sera à nouveau au centre des attentions à l’occasion du quart de finale aller de la Ligue des champions entre le FC Barcelone et le Borussia Dortmund. Une nouvelle occasion de prouver que la pression n’a aucune prise sur lui et que c’est en s’amusant qu’on obtient les meilleurs résultats. Les Allemands savent à quoi s’en tenir, le jeune homme sait ce qu’il fait. Et il le fait très bien.