Les « moments très compliqués » vécus par Ricky Rubio
Dans une longue interview, l’Espagnol détaille les difficultés auxquelles il a fait face durant son passage en NBA.
« Je n'ai pratiquement pas eu de week-end depuis que j'ai 14-15 ans ! » Comme Ricky Rubio le dit, son enfance n’a été tournée que vers une chose : le basket. Le jeune meneur espagnol a débarqué le monde professionnel dès l'âge de 14 ans. À 21 ans, il débarquait dans le Minnesota pour démarrer sa carrière dans la grande ligue. Problème : il a eu beaucoup de mal à se faire des amis.
« Je n'ai pas su non plus faire face aux conflits, confie-t-il. Je l'ai vécu avec beaucoup de mes coéquipiers dont les attitudes étaient très autoritaires et je n'ai pas été capable de dire : on ne parle pas comme ça à un serveur ! Mais comment réussir à dire ça à un coéquipier ? À l'époque, je n'ai pas su le faire. Mais j'ai vu des attitudes et des comportements qui ne sont pas corrects, et bien souvent eux-mêmes ne s'en rendent pas compte, c'est leur personnage, c'est leur égo. »
Le jeune espagnol a aussi commis une « erreur » en parlant publiquement de ses difficultés après plusieurs années en NBA. « J'étais dans une mauvaise passe et un journaliste m'a proposé une interview où je me suis un peu ouvert, en expliquant que je dormais mal, que je ne me sentais pas bien, rapporte l’homme de 34 ans. Plus tard, en plein match, sur un lancer franc, un joueur vétéran de l'équipe adverse vient me voir : ’Je voulais te donner un conseil, ne donne aucun de tes points faibles dans la presse parce qu'on va te tomber dessus direct ! Ici, on est tous des requins et quand on voit du sang, on va te sauter dessus !’ »
À partir de là, Rubio a compris qu’il ne pouvait pas se montrer vulnérable. Ce climat allait contribuer à l'amener au burnout. « J'ai vécu des moments très compliqués [psychologiquement], et je ne veux pas du tout grossir le trait, mais un soir à l'hôtel, je me suis dit que je ne voulais plus continuer comme ça, pas seulement le basket, mais avec la vie tout court ! J'ai une famille, j'ai un petit garçon… Et pourtant, j'ai eu cette pensée pendant une seconde, avec la sensation que quelque chose venait prendre le contrôle de moi-même. »