Ballon d’Or : "Une superbe récompense" pour Rodri
Hier soir, le milieu de terrain de Manchester City ne cachait pas sa joie d’être devenu le deuxième Espagnol à soulever le Ballon d’Or, 64 ans après Luis Suarez.
La soirée touchait à sa fin quand le nom de Rodri fut prononcé par George Weah, lauréat en 1995, pour mettre fin à un suspense qui s’était étiolé au fil de la journée. Au premier rang, l’Espagnol s’est levé et est monté sur la scène, muni de ses béquilles. A 28 ans, le milieu de terrain espagnol, fauché le mois dernier par une grave blessure au genou droit qui l’éloignera des pelouses probablement pour toute la saison, a été honoré par le monde du football qui l’a jugé comme le meilleur joueur de l’exercice précédent.
Une récompense inattendue tant on l’attendait davantage en 2023 quand Rodri avait signé le triplé avec Manchester City, remportant la Premier League, la Coupe d’Angleterre et la Ligue des champions. Un dernier titre scellé par le Madrilène auteur de l’unique but en finale contre l’Inter Milan (1-0). Sauf que l’année passée prenait en compte la Coupe du monde et que le sacre de l’Argentine avait tout bouleversé pour permettre à Lionel Messi de soulever une huitième fois le Ballon d’Or.
"Une nouvelle époque"
Loin de se laisser abattre, Rodri n’a pas accusé le coup et maintenu son niveau de performance. Certes, il n’aura pas gagné la Ligue des champions, éliminé avec son club en quarts de finale par le Real Madrid de Vinicius Jr, favori désigné et finalement 2e, mais il aura été le point d’équilibre de la Roja à l’Euro 2024, élu meilleur joueur de la compétition, et un rouage toujours aussi essentiel du quatrième titre consécutif en Premier League de Manchester City. De quoi convaincre les votants de le récompenser individuellement, lui le joueur de collectif. "Nous sommes souvent éclipsés par des joueurs plus offensifs, mais cette fois c’est notre heure (…) Le football a gagné", a-t-il rigolé au moment de réagir à son triomphe avant d’en dire plus. "C’est un immense honneur, la récompense d’une année durant laquelle j’ai évolué à un très haut niveau. Je ne travaille pas pour cela, mais c’est une superbe récompense du travail accompli. Ça te met en paix avec toi-même. Dans les moments difficiles, ça te permet de te dire pourquoi tu fais tout ça, comme c’est le cas en ce moment avec cette blessure."
Une émotion d’autant plus forte qu’il a su profiter du déclin de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo pour devenir le deuxième Espagnol à gagner le célèbre trophée, 64 ans (!) après Luis Suarez. "Messi et Ronaldo, les deux meilleurs joueurs de l’histoire, ont longtemps confisqué ce trophée, mais ils ne sont plus là. Leur absence lance une nouvelle époque", croit Rodri, qui ne conservera pas son bien dans un an au regard de la saison blanche qui s’annonce. Loin des terrains, l’indispensable milieu va pouvoir se soigner, reposer un corps qu’il a soumis ces dernières années à des cadences infernales et profiter de la reconnaissance de ses pairs. Une belle récompense pour un travailleur de l’ombre, enfin mis en lumière.