Football : Didier Deschamps adoube Zinédine Zidane
Dans un long entretien accordé à L’Equipe, le sélectionneur de l’équipe de France a convenu que son ancien coéquipier avait tout ce qu’il faut pour lui succéder en 2026.
Il y a un peu plus d’un mois, Didier Deschamps avait surpris tout le monde en annonçant qu’il quitterait son poste de sélectionneur de l’équipe de France à l’issue de son contrat, soit juste après la fin de la Coupe du monde 2026. Une échéance dessinant la perspective d’une nouvelle ère pour les Bleus.
Dans un grand entretien accordé à L’Equipe, l’ancien entraîneur de l’AS Monaco et de l’Olympique de Marseille a accepté d’évoquer la succession qui s’annonce et notamment de donner son avis sur le principal favori pour reprendre le rôle, un certain Zinédine Zidane. "Il y a beaucoup de respect entre nous. On s’est vus la dernière fois à l’été 2023, on doit se revoir l’été prochain pour les mêmes raisons. Zizou est un très bon candidat, naturel, et j’ajouterai attendu", a consenti Didier Deschamps tout en nuançant. "Après, je ne sais pas s’il en aura envie."
Zidane est déjà candidat
S’il se montre prudent comme à son habitude, Didier Deschamps sait très bien de quoi il en retourne et surtout que le poste plaît énormément à son ancien coéquipier et héros de la finale de la Coupe du monde 1998. Ce dernier n’a jamais caché ses intentions. En 2022, déjà dans L’Equipe, il avait eu ses mots sans équivoque : "J’en ai envie, bien sûr. Je le serai, je l’espère un jour." Une déclaration d’intention claire qui n’avait pas empêché la Fédération française de football (FFF) de prolonger le contrat de Didier Deschamps peu après en janvier 2023 dans la foulée du Mondial 2022 où la France avait atteint la finale (battue par l’Argentine, 3-3, 2-4 t.a.b.).
S’il ne s’est pas exprimé sur le sujet récemment, Zinédine Zidane a donné des signes quant à ses aspirations professionnelles. Sans club depuis la fin de son aventure au Real Madrid en 2021, l’ancien meneur de jeu était annoncé notamment au Bayern Munich l’été dernier mais avait finalement décliné, prétextant ne pouvoir s’engager avec un club ou dans un projet s’il ne maîtrisait pas la langue locale. Une manière détournée d’indiquer qu’il était prêt à patienter le temps nécessaire pour prendre place sur le banc des Bleus et comme il disait il y a trois ans, "boucler la boucle avec l’équipe de France".
La perspective apparaît de plus en plus claire en tout cas après les propos de Didier Deschamps. Reste à savoir quand un rapprochement entre Zidane et la FFF pourrait s’opérer et la manière dont ils voudront l’annoncer. Si cela se fera avant la Coupe du monde 2026 ou bien après. Le sélectionneur, lui, se moque bien du timing. "C’est vous les médias qui aurez envie d’en parler ou pas. Ce n’est pas de mon ressort et le président ne peut pas maîtriser ça, sinon en l’annonçant avant. C’est mieux ? C’est pire ? Je ne sais pas", a-t-il botté en touche avant de mettre en garde sur la spécificité du rôle qu'il tient depuis 2012. "La fonction de sélectionneur n'a rien à voir avec celle d'entraîneur de club. Ce n'est pas le même métier, pas le même rythme, ni le même fonctionnement. Un, il faut gagner des matchs, déjà, dont être un tacticien. Deux, il y a le management, qui prend de plus en plus de place. Trois, je ne vous apprends rien, la communication", avertit-il. Pas de quoi effrayer visiblement Zinédine Zidane qui a eu le temps de se figurer la fonction et dont on rappelle qu'il a remporté trois Ligue des champions consécutives avec le Real Madrid (2016, 2017 et 2018). Une chose est sûre, Didier Deschamps, lui, poursuivra sa mission jusqu’au bout, délesté de toute pression. Le reste n’est plus tout à fait son affaire que son successeur se nomme bien Zinédine Zidane ou pas.