Steve Mandanda est officiellement retraité. Dans un entretien fleuve accordé à L’Equipe, il est revenu sur la réflexion qui l’a amené à mettre un terme à sa carrière professionnelle. Un processus difficile, mais aujourd’hui digéré. Au cours de cette conversation, où il a pu revenir sur certains événements marquants d’un parcours étalé sur 21 ans, l’ancien gardien de 40 ans s’est aussi attardé sur les entraîneurs qui ont marqué sa carrière.

S’il accorde une place particulière dans son cœur à Éric Gerets, qui a fait de lui le gardien n°1 de l’Olympique de Marseille en août 2007, quelques semaines seulement après son arrivée à la Commanderie, Steve Mandanda estime que l’entraîneur le plus spécial qu’il a côtoyé n’est autre que Didier Deschamps. "Je n’ai jamais connu un entraîneur comme lui. Si je ne devais citer qu’un seul coach, ce serait lui. Il sait comment gagner. Je me souviens de son débriefing après le match contre l’Australie au Mondial 2018 (2-1), qu’on gagne pourtant. Chirurgical. Il a pointé du doigt tout ce qui n’allait pas, et tous les joueurs qui n’avaient pas fait les efforts, devant tout le monde. C’était la première fois que je le voyais procéder ainsi. Ça a été le tournant de la compétition", dévoile-t-il à propos de l’actuel sélectionneur de l’équipe de France. Un discours fondateur puisque les Français allaient devenir champions du monde quelques semaines plus tard.

Les mots touchants de Deschamps

S’il avait été surpris par la méthode, c’est parce que Steve Mandanda avait déjà pu se familiariser avec les méthodes du natif de Bayonne au cours des trois saisons qu’ils ont partagées ensemble à l’Olympique de Marseille entre 2009 et 2012. Une première association qui avait déjà été couronnée de succès avec un titre de champion de France en 2010. Au total, les deux hommes auront partagé plus d’une décennie en commun, assez pour nouer des liens forts. "Je voudrais te remercier pour tout ce que tu as pu apporter au groupe, à moi-même, en étant capitaine à l’OM, avec je crois quelques titres, ça remonte, et après avec ces très belles années en équipe de France. Même si on n’a pas eu que des moments de bonheur – j’ai eu à te dire parfois des choses désagréables, mais ce n’était pas contre toi, tu le sais bien –, humainement, tu as toujours été quelqu’un de très positif, un vrai leader", lui a rendu hommage Didier Deschamps, interrogé par L’Equipe.

Au-delà du Belge et du Français, Steve Mandanda a également tenu à citer un autre entraîneur ayant marqué son parcours : un certain Marcelo Bielsa. "Avec Bielsa, je me suis régalé. Le gardien était vachement sollicité, on devait ressortir au pied. Ce qui est paradoxal, c’est que j’ai commis quelques erreurs au pied, ce qui a pu faire penser que j’étais fébrile dans ce domaine, mais le risque était assumé. Il me disait que si je faisais une erreur, je devais recommencer encore et encore, que l’erreur était pour lui", témoigne-t-il à propos de l’inclassable Argentin, aujourd’hui sélectionneur de l’Uruguay.

Autant de profils différents qui racontent finalement une même chose : l’amour de l’ancien Marseillais pour le jeu dans son ensemble. "J’adore vraiment le foot", confie le quadragénaire, qui a confirmé à L’Equipe qu’il disputait, comme joueur et non gardien, des matchs à 7 contre 7 avec des copains les lundis, aux lendemains des rencontres de Ligue 1. "Un rituel pour évacuer", comme il dit, qui n’a visiblement jamais contrarié ses différents entraîneurs.