Football : Gianni Infantino veut réglementer les matchs à l’étranger
Invité de l’EFC, le président de la FIFA ne s’est pas positionné pour ou contre la délocalisation de rencontres de championnats dans d’autres pays mais a demandé à ce que cette option soit encadrée pour éviter qu’elle ne soit hors de contrôle.
En marge des qualifications pour la Coupe du monde 2026 qui mobilisent une grande partie des sélections nationales en ce début de mois d’octobre, un sujet enflamme les conversations et crée le débat : la délocalisation à l’étranger de certains matchs de championnat.
S’il est admis que des compétitions comme le Trophée des champions, la Supercoupe d’Espagne ou la Supercoupe d’Italie soient organisées à l’autre bout du monde, les championnats domestiques semblaient intouchables. Par convention, contraintes logistiques et calendaires, ou encore respect des supporters et de l’équité sportive, jamais une rencontre d’un des cinq grands championnats européens n’a été jouée dans un pays étranger. Une donnée qui pourrait changer. En effet, deux requêtes ont récemment été soumises afin que les matchs Villarreal-FC Barcelone et AC Milan-Côme puissent être délocalisés, respectivement à Miami (États-Unis) le 20 décembre et à Perth (Australie) début février.
L’affaire est d’ailleurs en bonne voie. Si les clubs concernés ont déjà validé l’idée, cette semaine, l’UEFA a ainsi donné son feu vert, tandis que Javier Tebas a confirmé que LaLiga soutenait le projet concernant le match sous sa responsabilité. Des approbations également obtenues côté italien. Dans ce contexte, les regards se tournent à présent vers la FIFA qui aura le dernier mot.
"La question des matchs de championnat à l'étranger doit être réglementée"
Invité de l’Assemblée générale de l’EFC, Gianni Infantino n’a pas semblé particulièrement emballé par la perspective de ces délocalisations, mêmes exceptionnelles, et a surtout appelé à la mise en place d’un cadre juridique pour éviter les dérives. "Une approche plus globale est nécessaire. La question des matchs de championnat à l'étranger doit être réglementée, car la déréglementation n'aide personne. Nous avons une structure qui prévoit des matchs aux niveaux national, continental, puis mondial. Et c'est cette structure qui a fait du football le sport numéro un au monde. Si nous voulons briser cette structure, nous courons un grand risque. En revanche, si nous voulons la réglementer, nous devons approfondir la question. Voulons-nous que chacun puisse jouer partout et faire ce qu'il veut ? La FIFA est très catégorique sur ce point. Nous avons besoin d'un système réglementé qui prenne en compte les intérêts de tous", a défendu le président de la FIFA.
Si une décision devrait être prise prochainement, le dirigeant suisse a rappelé qu’avant que l’organisation basée à Zurich ne se prononce, elle attendait l’approbation de la CONCACAF et de l’AFC. Les confédérations nord-américaine et asiatique n’ont en effet pas encore donné leur aval pour la tenue des rencontres mentionnées, même si la tendance apparaît positive. "Le Barça jouera là où la Liga le dira. Si nous devons aller à Miami, nous irons. Si nous avons soutenu cette idée, c'est parce que les États-Unis sont un marché émergent, et grâce aux tournées estivales là-bas, nous avons noué de nombreuses collaborations et relations", a déclaré Joan Laporta à l’ouverture de la journée Portes Ouvertes de la Fondation Cruyff. Il ne manque donc que trois validations pour que ce projet historique se concrétise, en dépit de critiques justifiées comme celle formulée par le milieu de terrain néerlandais du FC Barcelone Frenkie De Jong.