Football : Jürgen Klopp en dit plus sur ses nouvelles prérogatives
Devenu le 1er janvier 2025 directeur du football chez Red Bull, l’Allemand entend partager son expérience avec les différentes formations de la firme autrichienne sans se substituer aux équipes déjà en place.
L’annonce avait tout autant surpris que son départ de Liverpool. Après avoir quitté ses fonctions en mai dernier après neuf ans à faire les beaux jours des Reds et enchanté Anfield, Jürgen Klopp avait pris tout le monde de court en annonçant qu’il deviendrait le 1er janvier 2025 le nouveau responsable mondial du football chez Red Bull.
Un pas de côté qui a suscité de nombreux commentaires et a parfois été mal compris au regard des valeurs défendues par le manager allemand. Quelques jours après avoir pris ses fonctions, le principal intéressé est revenu sur son choix de rejoindre la puissante et richissime firme autrichienne. Pourquoi a-t-il accepté ce nouveau rôle loin des terrains ? La réponse est simple. "C'est précisément parce qu'il s'agit d'un rôle totalement nouveau pour moi (…) J'ai toujours dit que j'aimais ce que je faisais, mais dès que je sens que je ne suis pas la bonne personne pour le poste, et cela a toujours été le cas dans tous les clubs où j'ai joué, Mayence, Borussia Dortmund, Liverpool, je le dis. Je suis très honnête avec moi-même et lorsque j'ai immédiatement compris que j'en avais assez, je suis parti. J'ai joué plus de 1 000 matches en tant qu'entraîneur, et je ne compte que les matches officiels, je ne parle pas des matches de préparation ou de pré-saison. J'ai donné des centaines de conférences de presse et je ne voulais plus le faire (…) Je voulais simplement prendre un nouveau départ sur le plan professionnel et c'était l'occasion rêvée", a-t-il déclaré avec une parfaite franchise lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 14 janvier.
De même, intégrer Red Bull répondait à une admiration globale pour la démarche du groupe dirigée par Dietrich Mateschitz. "J'ai toujours été impressionné par tout ce que Red Bull a fait ces dernières années. À vrai dire, je ne sais pas combien de sports existeraient sans Red Bull. Par exemple, si vous voyez un avion passer au-dessus d'un pont, il est fort probable qu'il s'agisse d'un avion Red Bull", a-t-il révélé.
Une approche hybride
Libéré du poids du quotidien, de la préparation des matchs et de leur analyse, Jürgen Klopp est apparu apaisé, heureux de pouvoir prendre du recul et de la hauteur sur le sport qu’il aime tant. Fort de sa grande expérience au plus haut niveau, il entend bien partager tout ce qu’il a appris. "Je veux partager toute mon expérience, je n'ai pas besoin de la garder pour moi", a-t-il dit. La question qui se pose est celle de la manière. Visiblement, l’Allemand ne devrait rien forcer et se poser en ressource pour ses interlocuteurs. "Comme je l'ai dit, il s'agira surtout de partager des expériences. Nous verrons plus tard comment cela fonctionne vraiment. Cela ne fonctionne pas comme ça dans le football. Nous avons des équipes totalement différentes et nous avons des équipes de pays et de cultures totalement différents et dans des contextes qui sont également différents dans leurs pays. Nous avons une équipe de deuxième division au Japon [Omiya Ardija], une autre de première division au Brésil [RB Bragantino], nous avons le RB Leipzig, le New York Red Bull... et dans certains de ces contextes, j'aurai plutôt un rôle de conseiller", a-t-il estimé.
Surtout, il refuse de se substituer aux équipes dirigeantes déjà en place dans les différents clubs du géant autrichien. "Chaque club a son PDG, sa propre structure de football professionnel, son directeur du football. Je n'ai donc jamais été et ne serai jamais cette personne qui vient dire aux autres comment faire leur travail. Je suis persuadé qu'un dirigeant doit avant tout savoir écouter les gens, et j'écouterai tout ce qu'ils ont à dire et j'essaierai de comprendre ce dont ils ont besoin", a-t-il promis avant d’ajouter. "Il s'agit maintenant de trouver des synergies entre les différents sports. Partout où je suis passé, j'ai toujours réussi à m'entendre et c'est exactement ce que je veux maintenant dans ce nouveau rôle chez Red Bull. Si je peux aider d'une manière ou d'une autre, j'en serai très heureux."
Heureux, Jürgen Klopp semble l’être à l’aube de cette nouvelle vie professionnelle qui s’ouvre à lui à 57 ans. Une vie surmesure pour un personnage charismatique qui ne manquera d’imprimer sa marque sur les projets de Red Bull, à commencer par celui naissant du Paris FC.