Le Bayer Leverkusen avait oublié cette sensation. Intouchable la saison dernière, le club allemand avait fait la course en tête d’un bout à l’autre pour remporter son premier titre de champion d’Allemagne sans perdre le moindre match. Cette saison, son parcours force encore le respect avec seulement une défaite en 21 matchs mais la concurrence s’est rebiffée. Enfin, le Bayern Munich s’est révolté. Humilié par une saison sans trophée, le club bavarois a changé de ton sous les ordres du néophyte Vincent Kompany et survole les débats. "Nous n'imaginions pas qu'ils joueraient aussi bien. Bien sûr, nous ne jouons pas une saison comme la dernière, mais nous ne jouons pas non plus une mauvaise saison. Mais malheureusement, l'écart est redevenu beaucoup trop grand", constate Lukas Hradecky.

Il faut dire que le week-end qui vient de s’écouler s’est révélé très défavorable aux tenants du titre. Alors que les Bavarois avaient ouvert la journée de Bundesliga par un succès franc à domicile contre le Werder Brême (3-0), le Bayer Leverkusen s’est accroché pour éviter la défaite à Wolfsburg (0-0). Un 7^e nul cette saison, soit un de plus que lors de l'ensemble de l'exercice précédent, qui pèse lourd puisqu’il creuse l’écart entre les deux protagonistes à huit unités.

"Tout peut encore arriver"

Un gouffre alors que samedi prochain, les hommes de Xabi Alonso accueilleront leurs rivaux à la BayArena dans un duel aux allures de "finale" ou de dernière chance. "Non, il reste encore beaucoup de matchs", corrige Simon Rolfes qui réfute l’idée que tout puisse être terminé en cas de revers ou même de nul. N’en déplaise au directeur général du Bayer Leverkusen, ce match pourrait couper court au suspense. "Au vu de la situation actuelle du Bayern, si nous ne gagnons pas, nous pouvons presque renoncer au titre", juge un Lukas Hradecky réaliste quant à la situation qui sait qu’une victoire ne suffirait toutefois pas complètement. "Avec une victoire à domicile, nous pouvons perturber un peu la dynamique du Bayern. Gagner le match est le premier objectif et le plus important pour l'instant. Même là, ce sera difficile", ajoute-t-il avec une certaine fatalité.

Alors la partie est-elle déjà finie ? Non car le champion défendra chèrement son bien jusqu’au bout. "Il reste encore douze matches à jouer. Tout peut encore arriver. Et c'est comme ça que nous allons aborder la situation", promet Robert Andrich, repris en écho par son entraîneur. "L'objectif est de gagner le match. Si cela se produit, nous serons à cinq points. Nous allons essayer. Nous jouons à domicile avec nos supporters, avec une bonne énergie. Nous avons toute la semaine pour nous entraîner. Nous n'avons pas peur, nous ne sommes pas stressés. Je ne suis pas très inquiet", a indiqué Xabi Alonso. Une semaine pour infléchir le destin d’une saison allemande trop rouge au goût du Werkself. Une semaine où les Bavarois n’auront pas la chance de se reposer puisqu’ils iront à Glasgow pour y affronter le Celtic en barrage aller de la Ligue des champions. Une fatigue potentielle qui pourrait faire pencher la balance.