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Bundesliga : Uli Hoeneß reconnaît une erreur de casting avec Oliver Kahn
Soucieux de confier les rênes du Bayern Munich à un ancien joueur du club, le président d’honneur munichois a admis dans le podcast OMR que le choix de l’emblématique gardien allemand n’avait pas été le bon pour une question de philosophie.
Le Bayern Munich poursuit son début de saison exceptionnel. Ce week-end, le club bavarois a dominé Fribourg à domicile dans le sillage de Michael Olise (6-2) et enregistré à cette occasion sa 11ᵉ victoire en 12 matchs de Bundesliga, la 17ᵉ en 18 rencontres toutes compétitions confondues. De quoi ravir tous les amateurs du club munichois, à commencer par Uli Hoeneß. En fin de semaine dernière, le président d’honneur du champion d’Allemagne n’avait pas caché son bonheur face à l’image renvoyée par l’équipe dirigée par Vincent Kompany.
Sous le charme du collectif assemblé et orchestré par l’entraîneur belge, l’éminent dirigeant bavarois n’a plus que des éloges. Un comble pour un personnage si acerbe quand le contexte s’y prête. Cette réussite, il s’en délecte d’autant plus qu’il n’y est pas complètement étranger. À la tête du Bayern Munich entre 2009 et 2019, il œuvre toujours au sein de la direction depuis. Pour autant, si le bilan sportif est remarquable, il n’a pas tout réussi. Le grand rêve d’Uli Hoeneß est ainsi de transmettre le flambeau à une ancienne gloire munichoise pour perpétuer la tradition et garantir l’âme du club. C’est en ce sens qu’il avait fait en sorte qu’Oliver Kahn soit nommé président de l’entité dirigeant le Bayern Munich le 1ᵉʳ juillet 2021, après avoir intégré son conseil d’administration dès 2019. Gardien emblématique des Bavarois (1994-2008) et plus globalement du football allemand, l’ancien portier s’est révélé être une grossière erreur de casting. “À mon avis, Oliver avait une vision totalement différente du club, et la structure de la direction était très différente, notamment grâce à la multiplication des cabinets de conseil. Il y avait ici plus de consultants McKinsey que de tout autre chose. On y a dépensé des sommes considérables. Karl-Heinz Rummenigge et moi, nous n'avons pas déboursé un centime. J'ai toujours dit : avec tout cet argent, vous auriez mieux fait de déjeuner avec nous deux”, a-t-il expliqué dans le podcast OMR.
Thomas Müller, l’élu ?
Ce choc de culture a duré deux saisons et le 27 mai 2023, le vice-champion du monde 2002 fut éjecté. Marqué par ce revers, Uli Hoeneß confesse avoir “commis une petite erreur de raisonnement. Franz Beckenbauer, Karl-Heinz Rummenigge, Paul Breitner, moi-même – nous gagnions bien notre vie pour l'époque. À mon apogée, je gagnais entre 300 000 et 400 000 marks brut par an (entre 150 000 et 200 000 euros par an, ndlr). Et il était clair pour moi qu'une fois à la retraite, je devrais travailler dur pour assurer la sécurité financière de ma famille. Les joueurs qui prennent leur retraite aujourd'hui après dix ans de carrière ont 60 ou 70 millions d'euros sur leur compte. Ils n'ont pas la pression de devoir travailler à tout prix pour maintenir l'équilibre financier de leur famille”.
Particulièrement investi dans sa mission, le septuagénaire a pesté de ne pas retrouver cette même passion chez les anciens joueurs, n’ayant “tout simplement pas les capacités” d’accepter de se donner corps et âme à leur ancien club. Ce cas, il l’a d’ailleurs récemment expérimenté avec Bastian Schweinsteiger à qui il a proposé un poste de manager. Si le champion du monde 2014 s’est dit intéressé, il a refusé de s’engager en apprenant que cette mission l’obligerait à être à la Saberner Straße (le siège du Bayern Munich, ndlr) tous les jours.
Ce nouvel échec ne décourage toutefois pas Hoeneß. S’il reconnaît que Jan-Christian Dreesen réalise un “très bon” travail, il estime toujours qu’“il devrait y avoir quelqu'un au sommet qui ait lui-même joué”. Aussi, Uli Hoeneß pense avoir trouvé la personne idoine. “Thomas Müller avait toutes les qualités requises : intelligent, très populaire et un type formidable. Au lieu de l’envoyer à Vancouver, je lui ai proposé de financer un an de voyage autour du monde pour qu’il puisse observer la NFL, la NBA et la NHL et se familiariser avec la gestion des grands clubs. Mais il m’a répondu : pas encore. Il voulait vraiment continuer à jouer au football. Nous avons accepté”, a-t-il déclaré avant d’ajouter : “Nous verrons s'il revient à ce que nous lui avons proposé après sa carrière de joueur. Les portes lui sont grandes ouvertes, grandes ouvertes”.
Parti vivre une nouvelle expérience au sein de la franchise des Vancouver Whitecaps, avec qui il s’est qualifié pour la finale de la Conférence Ouest de la MLS, la légende bavaroise n’a pas trop de souci à se faire quant à son avenir. Il se sait attendu.








