A le voir évoluer ainsi sur les pelouses d’Espagne et d’Europe, on en oublierait presque que Lamine Yamal a encore 17 ans. Un âge où on ne cesse d’apprendre et de se construire. A trois jours d’affronter Benfica en huitième de finale aller de la Ligue des champions, l’ailier du FC Barcelone a accordé un entretien à l’UEFA dans lequel il revient sur sa récente évolution et ce qui a changé depuis le début de cette saison, celle de la confirmation après ses débuts professionnels en avril 2023 et la révélation du précédent exercice. "J'ai plus confiance en moi et je fais plus de choses qu'avant. Avant, je jouais plus facilement (…) Maintenant, j'essaie de prendre plus de plaisir et de m'inspirer de moi-même, et de faire ce dont j'ai envie à chaque instant. Je pense que je joue avec plus de confiance", confie-t-il.

Une confiance qu’il a gagnée à force d’enchaîner les titularisations et les performances avec son club. Et si Xavi est celui qui l’a installé dans l’équipe première, c’est à présent Hansi Flick qui le responsabilise et lui donne l’espace pour évoluer au mieux. "C'est une personne très aimable, avec qui tu peux parler. Il te demande comment tu vas, il t'apprend beaucoup, j'ai beaucoup appris de lui. Et cela le rend respecté en tant qu'entraîneur et en tant que personne. Il est comme vous pouvez le voir, il est strict mais en même temps il sait comprendre ce dont chaque joueur a besoin à chaque moment. En ce qui concerne les concepts défensifs, il me demande certaines choses, mais en attaque, il ne me dit pas grand-chose, juste pour que je m'amuse et c'est tout. C'est la confiance qu'il nous donne", le remercie Lamine Yamal, visiblement ravi de sa collaboration avec l’Allemand.

Le tournant de l’Euro

Outre son quotidien à Barcelone, le natif d’Esplugues de Llobregat a également connu une mue l’été dernier à l’occasion de l’Euro 2024 où son talent s’est exprimé au plus haut niveau européen. "Ça m'a changé et aussi l'adversaire. Avant j'étais comme un enfant, mais depuis que j'ai gagné l'EURO, tout est différent. Je ne ressemble plus à un enfant, j'y vais avec plus de confiance. Quand on gagne un titre, tous les joueurs font un pas de plus, et ça se voit", ressent celui qui a assommé la France en demi-finales avec notamment un but depuis l’extérieur de la surface. "Je me souviens de fragments du but contre la France. J'ai vu que ça touchait le poteau et que c'était un but. Je me souviens de la célébration et que ma mère pleurait dans les tribunes", rembobine-t-il, plus conscient de l’émotion suscitée que de l’action en elle-même.

Un détail qui n’en est pas un et définit un trait de personnalité chez lui. Plus jeune joueur de l’histoire du FC Barcelone à jouer un match professionnel, Lamine Yamal cumule les chiffres de précocité et pourrait s’y attacher. Or, ce n’est pas le cas car le plus important est ailleurs à ses yeux. "Je ne suis pas un joueur qui regarde beaucoup les statistiques (…) Je joue au football pour m’amuser et pour divertir les autres, et évidemment pour gagner. J’essaie de me concentrer sur moi-même et non sur le fait que les autres ont fait plus ou moins que moi (…) Quand je joue contre une autre équipe, je veux m’amuser, je veux voir des joueurs qui affrontent les autres, qui jouent au football que vous aimez. C’est ce que j’essaie de faire pour les gens quand ils viennent regarder – faire en sorte que ce ne soit pas un match lent et que ce soit amusant. Je dirais que ma responsabilité est de m’amuser pour que les autres passent un bon moment. Je ne vois pas ça comme une obligation. Si ça se passe bien, tant mieux, sinon, j’essaierai de faire mieux", présente-t-il.

Un plaisir et une confiance que Lamine Yamal cherchera à cultiver encore mercredi soir à Lisbonne pour aider les Blaugranas à prendre une option en vue du retour la semaine d’après à Montjuïc.