En tombant à Bilbao et en concédant sa première défaite à l’extérieur en Liga depuis plus d’un an (1-2), le Real Madrid est retombé dans ses travers après trois succès de rang qui l’avait rapproché sérieusement d’un FC Barcelone moins en verve.

Une défaite qui interroge sur le niveau réel des Merengues qui semblent peiner cette saison dès que l’adversité se renforce à l’image de son naufrage lors du Clasico (0-4), de sa défaite surprise à Lille (0-1) ou encore celle plus convenue à Liverpool (0-2). Un contraste assez saisissant avec la force tranquille qui habitait l’équipe la saison passée, capable de tout endurer et surtout de gagner en toutes circonstances, qu’a constaté Predrag Mijatovic. Passé par le Real Madrid entre 1996 et 1999, l’ex-international yougoslave n’a pas été tendre avec les Merengues. "Je vois une équipe fragile mentalement. Le principal problème de cette saison est justement la plus grande vertu de l'année dernière, cette force mentale qu'avait l'équipe. Ils ont beaucoup de qualités footballistiques mais ils sont assez fragiles mentalement à chaque fois qu'ils encaissent un but, ce qui n'arrivait pas les années précédentes quand il y avait des remontées. C'est plus un problème mental que footballistique", a-t-il jugé au micro de la Cadena SER.

Ancelotti doit hausser le ton

Resté célèbre et adulé à Madrid pour son but en finale de la Ligue des champions en 1998 qui avait offert le titre face à la Juventus Turin (1-0), le Monténégrin de 55 ans a expliqué voir une équipe qui avait perdu de son mordant. "Cette équipe a moins faim parce qu'elle a gagné tout ce qu'elle pouvait gagner. Tout ce contexte fait qu'ils sont devenus confortables et le confort dans le football est un problème majeur qui vous tue", a-t-il ajouté sans chercher à ménager le groupe de Carlo Ancelotti, également touché par de nombreuses blessures.

S’il ne remet pas en cause les aptitudes de l’Italien et ne veut pas le voir partir, l’ancien attaquant s’est hasardé à lui conseiller de secouer un peu ses joueurs. "Nous connaissons tous Ancelotti le pacifiste, maintenant nous avons besoin d'un Ancelotti qui se fâche (…) Jusqu'à il y a un an, les choses fonctionnaient, mais maintenant la colère, le conflit peuvent lui donner quelque chose de différent parce que Madrid a besoin de quelque chose de différent (…) Ancelotti doit changer quelque chose", a-t-il soutenu, indiquant qu’un peu de conflit ne faisait des fois pas de mal. Un message qui a le mérite d’être clair de la part d’une ancienne gloire qui espère simplement voir le Real Madrid redevenir aussi impitoyable qu’il sait le faire, et si possible dès demain à Gérone (21h sur beIN SPORTS 2).