Marseille - Roberto De Zerbi : "L’OM, je l’ai voulu très fort"
Lors d’un long entretien accordé à L’Equipe, l’entraîneur italien de l’Olympique de Marseille a révélé avoir ardemment désiré le club marseillais et s’y identifie fortement.
Il y avait longtemps que l’Olympique de Marseille n’avait pas entamé une nouvelle saison avec le même entraîneur que lors de la précédente. Il faut dire que cela n’était plus arrivé depuis cinq ans et André Villas-Boas. Débarqué à l’été 2019, le Portugais avait poussé l’aventure jusqu’en février 2021, soit un peu plus d’un an et demi. Un passage néanmoins particulier puisqu’il avait dû composer avec l’interruption de la saison par la pandémie de Covid-19. Pour trouver trace d’un contexte "normal", il fallait remonter encore un peu plus loin avec le prédécesseur de celui qui est à présent le président du FC Porto. Rudi Garcia avait passé un peu plus de deux saisons et demie sur le banc marseillais.
Roberto De Zerbi n’en est pas encore là, mais il a trouvé à Marseille ce qu’il était venu chercher : un club et une ville aussi passionnés que lui par le football. "L’OM, je l’ai voulu très fort. Je suis né en 1979, je suivais le foot au début des années 1990, et je me souviens de l’OM de la finale de Ligue des champions (1991 et 1993), de l’OM de (Chris) Waddle, qui est le joueur qui m’a attaché à ce club. Quand j’avais Maxime Lopez à Sassuolo, on parlait toujours de Marseille. Je voulais ce club parce qu’il m’est très similaire dans la conception du foot. Il vit pour le foot, il vit d’excès, de hauts et de bas. Le match du dimanche récompense la ville de toute la semaine, et moi aussi, le dimanche, le foot me récompense de tout le travail de la semaine, des sacrifices. Pendant cette heure et demie, je réussis à me sentir satisfait de tout ce que je fais", a-t-il confié lors d’une interview donnée à L’Équipe.
"Je me sens bien ici. Cette ville me ressemble"
Une passion dévorante qui a créé un lien presque symbiotique entre l’entraîneur italien de 46 ans et cette cité unique. Pour l’un comme pour l’autre, le football est plus qu’un simple sport, il est un langage, l’expression d’une identité et une composante de l’âme. "C’est une question de caractère. Si tu donnes au foot une valeur plus haute que celle d’un sport, alors tu vas y chercher quelque chose qui te remplit la vie. Et c’est ce que j’ai toujours fait avec le foot. Ce n’était pas un sport, ce n’était pas un métier, c’était quelque chose qui me remplissait, qui me donnait autre chose : la fierté, la dignité, la revanche sociale, l’expression de mon caractère. C’est à travers lui que je réussis à m’accomplir en tant que personne. Et je crois qu’à Marseille, c’est la même chose. Marseille, le club, réussit à compléter et à donner du sens à Marseille, la ville. Marseille serait-elle la même sans l’OM ? Et moi, serais-je le même sans le foot ? C’est ce qui nous unit", a philosophé Roberto De Zerbi.
Annoncé en Italie, où il avait des courtisans comme l’Inter Milan, l’ancien entraîneur de Brighton n’a jamais songé à quitter le Vieux-Port, où il a un contrat jusqu’en 2027. Un engagement qu’il entend honorer. "Je me sens bien ici. Cette ville me ressemble", a-t-il avoué. Une fusion entre deux natures et deux âmes, faites pour s’entendre. Il y avait bien longtemps que l’OM n’avait plus connu une telle passion et symbiose avec son entraîneur. De quoi aborder la saison à venir avec enthousiasme et l’envie de viser plus haut, maintenant que le club a trouvé son point d’équilibre.