La terrible nouvelle est tombée hier dans la soirée. Hospitalisé depuis janvier dernier, Bernard Lacombe s’est éteint ce mardi à l’âge de 72 ans, touché par la maladie d’Alzheimer. Le football français pleure l'un de ses plus grands monuments. Légende de l'Olympique Lyonnais et champion d'Europe 1984 avec l'équipe de France, deuxième meilleur marqueur de l'histoire du Championnat de France, l'ancien attaquant aura marqué son époque, ainsi que des générations entières. Pur produit du centre de formation lyonnais, avant-centre prolifique entre 1969 et 1978, recruteur, directeur sportif et même entraîneur, puis conseiller spécial de Jean-Michel Aulas jusqu'en 2019, Bernard Lacombe aura surtout occupé de nombreux rôles au cours de ses différentes carrières.

L'émotion est grande et l'hommage unanime ces dernières heures dans l’Hexagone, et plus particulièrement dans la capitale des Gaules. En effet, depuis l’annonce de cette terrible nouvelle, les hommages pleuvent. Du côté de l’OL, les réactions étaient forcément attendues. À commencer par le fidèle partenaire de Bernard Lacombe : Jean-Michel Aulas. "Bernard, mon frère. Quelle tristesse (…) Tu nous as tant donné : à l’OL, à l’équipe de France, mais aussi à tous ceux qui ont eu la chance de te connaître. Je sais que tu reposes en paix. Car au-delà d’être un immense footballeur, tu étais un homme profondément bon et drôle : un ami très cher. J’ai tout appris du football à tes côtés. Et bien plus encore", a écrit l'ancien président du club rhodanien sur Instagram.

L’OL pleure sa légende

Un hommage attendu, les deux hommes ayant partagé 37 ans de l’histoire de l’OL, dont les années fastes des Gones sur la scène nationale, et notamment ces 7 titres consécutifs en Ligue 1 entre 2002 et 2008. Interrogé sur son fidèle ami et partenaire sur RMC, Jean-Michel Aulas est ensuite revenu en détail sur ce que représentait Bernard Lacombe à ses yeux. "Bernard faisait partie de ces hommes, ces footballeurs exceptionnels. C'était un homme exceptionnel. Tous les gens qui l'ont connu savent combien il pouvait être drôle et pertinent. En ce qui me concerne, c'était devenu mon frère. C'était plus qu'un ami, c'était devenu un confident avec qui on partageait tout. J'avais appris à l'aimer au travers de l'homme et du footballeur. Il m'a tout appris", a déclaré l’homme de 76 ans non sans émotion.

Autre légende de la formation rhodanienne, Juninho est également sorti du silence pour souligner le travail, mais surtout le rôle primordial qu’a tenu l’ancien international français dans sa carrière de joueur. “Je me rappelle d’abord toute l’aide qu’il m’a apportée au départ. Il me donnait énormément de conseils sur des choses qu’on peut penser anodines, mais qui sont en fait très importantes. J’ai dû m’adapter à une nouvelle ville, à une nouvelle vie, à un football différent, et c’est lui qui m’a permis d’y arriver”, confie Juninho dans les colonnes de L’Équipe avant de conclure : “Il a été l’un des plus grands joueurs de l’histoire du club, un grand dirigeant, et je crois même peut-être le plus grand, car il a été fondamental pour créer notre groupe qui a tout gagné. C’est lui qui a fait cette équipe. J’espère que tous les supporters garderont une très grande gratitude, car c’est grâce à Bernard que l’OL est un club reconnu partout dans le monde.” Un sacré hommage. Mais pas le dernier dans les rangs lyonnais.

“Bernard fait partie de l’histoire de ma vie”

Ancien joueur et entraîneur des Gones, Bruno Genesio est apparu très affecté. "C’est très difficile de parler de Bernard ce soir. J’ai appris la nouvelle et m’y attendais malheureusement. Je suis très très triste de sa disparition. (…) Nous avions noué une relation très particulière avec Bernard. C’était un grand monsieur. L’OL, c’était sa vie. Il était la mémoire, l’âme, la Bible de ce club. Je perds un grand ami. Je l’avais encore vu il n’y a pas très longtemps, nous avions pu plaisanter une dernière fois. Qu’il repose en paix", s’est-il ému dans L’Équipe. Ancien partenaire de Bernard Lacombe sous le maillot de l’équipe de France, Michel Platini a également eu une pensée pour celui qui reste le deuxième meilleur buteur de l’histoire de la Ligue 1 avec 255 réalisations, derrière Delio Onnis. Le triple Ballon d’Or se souvient des dix années passées avec lui en Bleus, avec qui il a remporté l'Euro en 1984, le premier titre du football tricolore. "Bernard, c'était avant tout un compagnon de route. Pendant 10 ans, il était l'avant-centre de l'équipe de France, notre avant-centre. On est un petit groupe qui pleurons son départ aujourd'hui", s'émeut auprès de l’AFP Michel Platini, forcément très touché et marqué par cette disparition, avant de poursuivre.

"Bernard était un monument dans le football français, puis un monument pour l'Olympique Lyonnais, parce que c'est lui qui, avec Jean-Michel Aulas, a fait de Lyon un grand club, un club qu'il a passé sa vie à aimer, pour y avoir joué, entraîné, dirigé", a encore souligné l'ancien patron de l'UEFA au sujet de l’ancien attaquant qui, en 38 sélections en équipe de France, a inscrit 12 buts. "Mais c'était quelqu'un qu'on aimait, et on souffre tous aujourd'hui (...) Je me rappelle des batailles menées sur le terrain qui ont jalonné l'histoire de ma vie. Bernard fait partie de cette histoire", a-t-il conclu. Pour toujours dans le cœur de Michel Platini, Bernard Lacombe sera également toujours associé à la grande histoire de l’OL et du football hexagonal. Un football tricolore qui n’oubliera jamais de saluer la mémoire de cet homme aux multiples casquettes.