Ligue 1 : Lens et Thauvin tutoient les sommets
Porté par le doublé de son champion du monde 2018, le club artésien s’est emparé de la première place de la Ligue 1, une première depuis 21 ans.
"En début de saison, on ne s’imaginait pas forcément dans cette position après 14 journées", n’a pas caché Adrien Thomasson, évoquant "une vraie surprise". En effet, si tout le monde attendait le Paris Saint-Germain ou l’Olympique de Marseille, c’est bien le RC Lens qui trône au sommet de la Ligue 1 en ce 1er décembre. Une première pour les Sang et Or depuis 21 ans. Et cette position, le club artésien est allé la chercher avec autorité du côté d’Angers dans le sillage de Florian Thauvin.
"Ce sont ces valeurs qui font qu’on est leaders"
Recrue phare du mercato estival lensois, le champion du monde 2018 a montré la voie en Anjou. Auteur de deux passes décisives lors de la large victoire à Monaco le 8 novembre dernier (4-1), il n’avait plus marqué depuis le 20 septembre lors du derby du Nord contre Lille (3-0). Hier, sur la pelouse angevine, il ne s’est pas contenté d’un but. Florian Thauvin en a mis deux. Une première pour lui en Ligue 1 depuis le 18 mai 2019. Ironie de l’histoire, c’était déjà à l’extérieur. À l’époque, sous les couleurs de l’Olympique de Marseille, il avait marqué deux fois en l’espace d’une minute dans le temps additionnel contre Toulouse (5-2). "J’avoue que c’est allé très vite pour moi mais ce n’est pas une surprise parce que ce sont des performances que j’ai réussies l’an dernier en Serie A. Ce qui était important, c’était de pouvoir reproduire ça ici", a-t-il commenté en zone mixte, faisant référence au doublé qu’il avait réussi avec l’Udinese le 19 septembre 2024, à Parme (3-2) ; encore à l’extérieur.
Décisif, Florian Thauvin n’est pas le seul responsable de la prise de pouvoir des Sang et Or. "Il y a des garçons sensibles, généreux, il y a beaucoup d’humilité dans ce groupe, c’est une famille. Ce sont ces valeurs qui font qu’on est leaders, associées aux qualités individuelles de chacun", a souligné celui qui a endossé un rôle de leader au sein du collectif artésien. "Si je ne le fais pas avec ma carrière et mon âge, je ne sais pas qui va le faire. C’est naturel et c’est logique", a-t-il confirmé avant de mettre en lumière un autre acteur de la belle passe lensoise. "Vous n’avez pas une équipe première sans un grand entraîneur et tout un staff. On aborde super bien nos semaines. On voit nos principes chaque fois. C’est un coach qui prépare hyper bien ses matchs, c’est un grand travailleur. Il passe énormément de temps au club avec son staff et on sait ce qu’on doit faire sur le terrain", a pointé l’ancien joueur de Tigres.
"On n’est pas à notre plafond de verre en termes de jeu"
Débarqué cet été lui aussi, Pierre Sage s’est idéalement fondu dans le moule nordiste. Adopté par son nouveau club et ses supporters, il a su fédérer son groupe autour d’un projet sportif déjà en place et qu’il a su s’approprier. "On travaille sur la continuité de ce qui était fait avec les joueurs depuis quelques années, donc on a gagné du temps. Et les profils qui ont intégré l’effectif correspondent à des besoins qu’on avait dans ce système-là", a exposé l’entraîneur lensois en conférence de presse.
Une continuité récompensée puisqu’avec 31 points marqués par son équipe en 14 journées, Pierre Sage a réalisé le meilleur début de saison pour un entraîneur, hors Paris Saint-Germain, en Ligue 1 depuis Lucien Favre en 2016. Pas de quoi faire tourner la tête à l’ancien directeur du centre de formation et entraîneur de l’Olympique Lyonnais.
En effet, l’heure n’est pas à la fanfaronnade dans les rangs du RC Lens. "Alors, c’est bien d’être leaders, ça fait plaisir mais ça ne veut rien dire parce qu’il reste tellement de matchs. On verra ce qui se passera dans le futur", a temporisé Florian Thauvin sans pour autant cacher ses ambitions et celles de ses coéquipiers. "On les a depuis un moment".
Prudent également, Pierre Sage veut croire que le meilleur est peut-être à venir d’autant qu’il sent une marge de progression chez ses hommes. "La vérité s’écrira dans le temps. Il y a de la marge encore. On n’est pas à notre plafond de verre en termes de jeu", a-t-il conclu. De quoi donner de l’espoir au peuple Sang et Or de vivre peut-être un 120e anniversaire (de la fondation du club) inoubliable avec à la clé un deuxième titre de champion de France après celui remporté en 1998. Avec encore 20 journées à disputer, la route est longue mais la perspective bien réelle.








