Ligue 2 : La famille Arnault se livre sur le Paris FC
Lors d’une longue interview accordée à RMC, Antoine Arnault a pris le temps d’évoquer le rachat du club parisien et sa vision concernant le projet sportif qu’il veut mener.
L’annonce avait fait l’effet d’une bombe. Le mois dernier, on apprenait ainsi que la famille la plus riche de France allait acquérir le Paris FC, avec l’appui du groupe Red Bull. Une entrée fracassante dans le petit monde du football qu’Antoine Arnault, fils de Bernard propriétaire du groupe LVMH, a pris le temps d’expliquer lors d’un entretien accordé à RMC.
Au cours de cette discussion, le futur dirigeant parisien est notamment revenu sur la genèse du projet. "C'est une idée familiale avec mes frères. On est passionné de foot, passionné de sport en général et un jour comme ça, au détour d'une conversation, on s'est dit ce serait quand même pas mal d'avoir notre propre équipe de foot en France (…) Assez vite on s'est focalisé sur ce projet magnifique du Paris FC qui avait tout pour nous plaire puisque c'était un club de Ligue 2. On voulait construire quelque chose et non pas arriver dans un club qui avait déjà tout gagné, qui était déjà tout en haut. On voulait aussi pouvoir avoir un club qui existe déjà et qui ait de belles valeurs", a-t-il révélé.
La formation pour pilier
D’une simple discussion est donc né un projet susceptible de bouleverser le paysage du football français. S’il a bien conscience des attentes suscitées par sa prise de pouvoir, Antoine Arnault entend prendre le temps de construire un club à la fois pérenne et compétitif. "On arrive assez modestement. Le rythme auquel on veut apporter notre compétence et notre soutien ainsi que Red Bull sera un rythme assez lent, peut-être plus lent que les gens ne l'imaginent", prévient-il.
Une prudence étudiée et de circonstance. Dans cette optique et en cohérence avec son approche, l’homme d’affaires a fait de la formation le cœur de sa stratégie sportive. "On va travailler beaucoup sur l'aspect formation. Je veux que ce fameux premier bassin, premier vivier de talents dans le monde, on en fasse quelque chose. Et je pense qu'on sera bien placés pour former des jeunes, leur donner envie de venir au Paris FC, pouvoir les faire jouer (…) À terme, l'idée c'est peut-être d'avoir cinq, six, sept, pourquoi pas huit joueurs dans l'équipe première masculine et féminine qui sont formés au club et des jeunes Parisiens, Franciliens et Français", avance Antoine Arnault.
Exister face au PSG
En ce sens le partenariat avec Red Bull fait aussi sens. Bien implantée dans l’écosystème du football, la firme autrichienne a basé sa réussite sur sa capacité à attirer et faire éclore les jeunes talents. Ce savoir-faire, Antoine Arnault compte bien l’exploiter en s’inspirant de Leipzig. "Ils ont réussi à créer des histoires comme ça en partant d'assez loin, en faisant monter différents clubs. Leipzig, l'histoire, c'est qu'ils sont partis quand même de cinquième division et qu'ils sont arrivés en Ligue des champions en sept ans. Je nous souhaite exactement la même trajectoire. On ne va pas mettre la charrue avant les bœufs mais ce serait extraordinaire", admet-il avec une envie non dissimulée.
Avant d’envisager atteindre le plus haut niveau français et européen, il va donc falloir se montrer patient. Une voie qu’il accepte volontiers avec les risques que cela comporte. "On sait où on met les pieds (…) On sait qu'il y a une part de risque, le risque n'a jamais été un frein pour nous dans aucune de nos démarches entrepreneuriales. C'est vrai que c'est un peu différent mais je crois que le jeu en vaut la chandelle", convient Antoine Arnault.
Prudent, ce supporter assumé du Paris Saint-Germain sait néanmoins tout le potentiel de son entreprise. "Le PSG est un grand club que j'admire, et je n'aurai pas l'immodestie de me comparer ou d'essayer de créer une espèce de rivalité factice entre notre club aujourd'hui et le futur club que sera le Paris FC et le PSG actuel. En revanche, je pense qu'il y a la place pour deux clubs à Paris, je pense qu'il y a la place pour construire deux histoires différentes, peut-être complémentaire", défend-il au micro de RMC. Après les déclarations d’intention, place aux choses sérieuses et à la réalité du terrain, seul juge de paix en sport.