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Ligue des Nations : Alvaro Morata se confie sur son épisode dépressif
Dans une interview diffusée ce jeudi par Cadena Cope, le capitaine espagnol est revenu sur les démons qui l’ont assailli la saison dernière.
A le voir soulever le trophée Henri-Delaunay à Berlin, faire la fête avec ses coéquipiers et haranguer la foule au retour en Espagne, on peine à croire qu’Alvaro Morata sortait d’un des épisodes les plus sombres de sa vie. Et pourtant, l’attaquant revenait alors de très loin selon ses dires.
"J’ai explosé"
A deux jours de la réception du Danemark, la radio espagnole Cadena Cope a diffusé une longue interview du capitaine de la Roja au cours de laquelle il a notamment accepté de revenir sur l’épisode dépressif qui l’a étreint la saison dernière. "J'ai passé un très, très, très mauvais moment, j'ai explosé et il y a eu un moment où je n'arrivais plus à lacer mes chaussures. Quand je les ai mises, j'ai couru chez moi, la gorge serrée, ma vision a commencé à se brouiller et c’était difficile", a-t-il ainsi confié à Alberto Herrera.
Un moment très sombre qui ne fut d’ailleurs pas le seul. "Je me réveille, je monte dans la voiture pour aller à l'entraînement et je sais que je vais mal. Je me souviens d'être allé dans les vestiaires et d'être resté tranquillement assis à ma place. Lorsque j'ai dû me rhabiller, j'ai dû rentrer chez moi, m'enfermer dans ma chambre et me battre sans cesse avec ma tête", a-t-il raconté avant d’ajouter "Quand vous traversez des moments vraiment difficiles, une dépression, des crises de panique, peu importe le travail que vous faites, peu importe la situation que vous vivez dans la vie, vous avez une autre personne à l'intérieur contre laquelle vous devez lutter chaque jour, chaque nuit."
Des soutiens essentiels
Une détresse insondable dont il a avoué avoir eu honte et qui coïncide avec la baisse nette de ses performances sur le premier semestre 2024 au cours duquel que trois buts toutes compétitions confondues. Malgré tout, l’attaquant espagnol se sait chanceux car il a pu compter sur de nombreux soutiens pour se sortir de ce tourbillon négatif qui l’engloutissait. "Si je n'avais pas trouvé mon psychiatre, mon entraîneur et ma famille... Iniesta, Bojan... des gens qui ont vécu des situations similaires m'ont soutenu… Trois mois avant l'Euro, la chose la plus lointaine qui m'a traversé l'esprit c’était enfiler le maillot et être capitaine... Je me demandais si je pourrais rejouer un match", confesse-t-il.
A mille lieux d’envisager de participer à l’Euro 2024 à ce moment-là où tout lui semblait insurmontable, le Madrilène a trouvé en Allemagne la bouée de sauvetage qu’il lui fallait pour s’en sortir. "Personne ne le savait en équipe nationale. Je ne veux pas imaginer ce qui se serait passé si l'Euro ne s'était pas déroulé comme prévu. Je me suis rendu compte que j'étais très important pour tout le monde et que je devais me rendre fort pour protéger les autres (…) La chance que j'ai eue en équipe nationale, c'est d'avoir tous ces coéquipiers. C'était comme un camp d'été et je n'avais pas le temps de réfléchir", a-t-il avoué, admettant avoir pris des médicaments pour faire face et s’en sortir. Un camp d’été finit sur une note historique avec un quatrième titre européen pour l’Espagne et qui a permis au joueur de 31 ans de reprendre pied et de faire le nécessaire pour sa santé.
Le Mondial 2026 pour horizon
Conscient de devoir changer quelque chose, il a alors décidé de quitter l’Atlético de Madrid pour retourner en Italie et jouer sous les couleurs de l’AC Milan. Un environnement plus sain où il s’épanouit à nouveau, comme le montre ses 2 buts en 5 matchs de Serie A. De nouveau plus positif, Alvaro Morata ne songe plus à la retraite en sélection et envisage à nouveau l’avenir. "Il y a quelques mois, je vous aurais dit que vous étiez fou (au sujet de participer à la Coupe du monde). Lorsqu’ils ont appris que je ne savais pas si j'allais continuer, de nombreux coéquipiers et l'entraîneur m’ont convaincu de rester et c'est pourquoi je suis ici aujourd'hui. Souvent, vous êtes plus important que vous ne le pensez", révèle l’attaquant qui avait tant besoin de se sentir aimé et soutenu pour vaincre ses démons.
A deux semaines de son 32e anniversaire (23 octobre), il sera bien présent pour affronter le Danemark à Murcie ce samedi puis trois plus tard face à la Serbie à Cordoue. Un nouveau départ pour un joueur descendu très bas.