Ligue des Nations : L’Angleterre revient dans l’élite
Deux ans après sa relégation en Ligue B, le vice-champion d’Europe a assuré son retour parmi les 16 meilleures nations du Vieux continent.
Une dernière pour la route et avec la manière qui plus est. Hier soir, l’Angleterre a fini le travail avec brio. Bien que brouillonne pendant 50 minutes, elle a profité de l’expulsion de Liam Scales qui a offert un pénalty transformé par Harry Kane, pour étriller le voisin irlandais (5-0). Un succès indispensable pour conserver l’avantage sur la Grèce, qui n’avait pas tremblé en Finlande (2-0), et assurer la première place de son groupe, synonyme de promotion en Ligue A.
Bonne dernière de son groupe lors de l’édition 2022-2023, la sélection anglaise a fait preuve de sérieux depuis septembre pour retrouver sa place parmi l’élite du football européen. S’il était fier du travail accompli, Lee Carsley ne semblait pas avoir digéré l’accroc de Wembley contre la Grèce en octobre dernier (1-2). "Même si nous avons gagné 5 de nos 6 matchs, je repense immédiatement au match que nous aurions dû gagner à Wembley. Vous vous sentez extrêmement seul quand vous ne gagnez pas à Wembley", a-t-il admis avant de revenir sur la performance des siens en Irlande. "C'est une bonne chose que nous ayons terminé la campagne avec une telle performance. J'ai parlé aux joueurs à la mi-temps du 0-0 (…) J'ai dit : 'Nous allons marquer. Je suis persuadé que vous allez marquer, alors continuez comme ça'. Cela m'a fait plaisir qu’ils marquent cinq buts." Cinq buts marqués par cinq joueurs différents dont quatre qui ont ouvert leur compteur en sélection. Un fait rare que les Three Lions n’avaient plus connu depuis octobre 1930.
Mission accomplie pour Carsley
Une belle conclusion pour Lee Carsley. A la tête de la sélection espoirs, l’Irlandais avait accepté l’été dernier d’assurer l’intérim après le départ de Gareth Southgate. Loin de se laisser écraser par la pression du poste, il a rapidement gagné la confiance de son groupe et insufflé un certain enthousiasme, notamment offensif, pour relancer des Three Lions, affectés par leur seconde défaite consécutive en finale de l’Euro. "J'ai vraiment eu l'impression d'être sorti de ma zone de confort, mais pas au-delà de mes capacités. Je n'ai jamais eu l'impression de me noyer ou de me débattre (…) Nous avons essayé de changer les choses. Nous avons essayé d'adapter et de faire évoluer le style, la façon dont nous jouons, le contrôle, la possession de balle, le nombre d'occasions que nous créons. Il n'y a pas eu de résistance à cela. Au contraire, ils l'ont adopté. Je pense que le fait qu'ils aient vu les 21 ans et la façon dont les 21 ans ont essayé de contrôler et de marquer des buts les a aidés", a apprécié le désormais ex-sélectionneur de l’Angleterre.
Fort de son travail avec les jeunes, il n’a pas hésité à bousculer son effectif et à lui injecter du sang neuf. En quatre mois, il a ainsi lancé Noni Madueke, Tino Livramento, Curtis Jones, Morgan Rogers, Morgan Gibbs-White, Angel Gomes, Taylor Harwood-Bellis et Lewis Hall. Un leg pour son successeur Thomas Tuchel, privilégié par les dirigeants du football anglais pour mener l’Angleterre jusqu’à la Coupe du monde 2026. "J'ai la certitude que moi-même et le reste du personnel nous en sortirons. Je pense que nous sommes devenus plus forts au fil des fenêtres [internationales]. On apprend toujours beaucoup de choses sur soi-même quand on occupe un poste auquel on n'est pas habitué. Je pense que ce qui est le plus agréable, c'est la progression des jeunes joueurs", a philosophé Lee Carsley. Des jeunes qu’il va retrouver puisqu’il reprendra son poste sur le banc des espoirs anglais. "Lee a atteint l'objectif principal des six matches de cet automne : assurer la promotion vers l'échelon supérieur de la Ligue des Nations (…) Lee va maintenant retourner chez les moins de 21 ans et continuera à jouer un rôle essentiel dans le soutien des seniors en développant les meilleurs jeunes joueurs d'Angleterre. Son leadership et son coaching nous donnent les meilleures chances de remporter deux fois de suite l'Euro des moins de 21 ans l'été prochain, et il continuera à jouer un rôle important dans le développement du football d'élite au sein de la FA", a déclaré le directeur général de la fédération anglaise Mark Bullingham.
A 50 ans, Lee Carsley passe donc le relais et fait le chemin retour en attendant, qui sait, d’un jour revenir sur le banc des Three Lions mais cette fois comme première option.