C’est à ne plus savoir sur quel pied danser. Lee Carsley se trouve être aussi déroutant sur le terrain où il est capable de toutes les audaces quitte à se fourvoyer comme jeudi dernier contre la Grèce (1-2), qu’en dehors.

En effet, après la défaite à Wembley, l’Irlandais avait dit que son mandat était pour 6 matchs et qu’ensuite, il retournerait certainement s’occuper des Espoirs, ce qu’il voyait comme une fierté. Pourtant, hier soir, la victoire en Finlande (3-1) l’avait fait changer son discours, faisant apparaître la réaction des derniers jours comme une protection. "C'est une position privilégiée. Je l'apprécie vraiment, mais je n'ai pas apprécié les deux derniers jours. Je n'ai pas l'habitude de perdre en équipe d'Angleterre, je ne supporte pas bien les défaites", a-t-il reconnu.

Il faut dire qu’après deux rencontres emballantes en septembre, le coup d’arrêt de Wembley a été une ouverture pour les médias d’interroger la pertinence de ses choix et l’opportunité de transformer l’intérim en une prise de pouvoir ferme. "Les gens vont toujours essayer de mettre leur grain de sel d'un côté ou de l'autre. Je suis au milieu. Mes patrons ont clairement indiqué ce qu'ils attendaient de moi", a-t-il commenté avec lucidité.

"C’est un privilège »

Satisfait après la victoire en Finlande, Lee Carsley a tenu à remettre les pendules à l’heure et clarifier ses récents propos. "Ce que j'essayais de dire, c'est qu'il s'agit de l'un des meilleurs postes au monde. Je ne fais pas partie du processus (de décision), mais ce poste mérite un entraîneur de haut niveau. Avec les joueurs dont nous disposons, nous avons une vraie chance de gagner. C'est ce que je voulais dire (…) Celui qui l'obtiendra sera à un haut niveau. C'est un privilège de faire ce travail et je me sens en confiance. C'est pourquoi il a été si difficile l'autre soir de perdre le match et d'essuyer une défaite. La réaction a été bonne", a-t-il précisé. Avec 3 victoires en 4 matchs dirigés, l’intérimaire irlandais présente un bilan plus que positif et semble avoir la confiance de son groupe, à l’image des prises de positions d’Harry Kane ou jack Grealish.

Surtout, il semble déterminé à conserver le poste au-delà de la mission initialement fixée. "Dans le passé, quand j'ai joué ce rôle d'intérimaire, je suis allé si loin dans le 'je ne veux pas le poste' que je n'ai en fait pas fait le travail. C'est l'une des choses dont j'ai parlé lorsqu'on m'a demandé d'assurer l'intérim : il est important que je garde l'esprit ouvert car, dans ce cas, je ne suis pas imprudent dans mes décisions. Je réfléchis bien à la manière dont l'équipe doit jouer, à l'effectif que je dois choisir, ce qui est un défi", a-t-il conclu. Un défi qu’il entend bien relever pour dissiper les doutes entourant sa personne, et convaincre comme il a pu le faire chez les Espoirs, conduits au sacre européen en 2023. Pour cela, la prochaine fenêtre internationale pourrait s’avérer décisive avec un déplacement crucial en Grèce (14 novembre) pour continuer à espérer ramener les Three Lions dans l’élite de la Ligue des Nations.