Il y a des conversations plus difficiles que d’autres. Julian Nagelsmann le sait bien. En tant qu’entraîneur, ce dernier est appelé à faire des choix compliqués dans l’intérêt du collectif et à les expliquer ensuite à ses joueurs, en espérant qu’ils les comprennent et les acceptent.

Au printemps dernier, le sélectionneur de l’Allemagne a eu une de ces discussions. Avec le retour de Manuel Neuer, il a dû s’entretenir avec Marc-André Ter Stegen pour lui indiquer que malgré un bon intérim, il allait redevenir numéro 2 dans la hiérarchie des gardiens allemands. "La conversation que nous avons eue avec lui en mars n'était pas particulièrement agréable. J'avais peur qu'il dise : ‘Je ne vais pas faire ça’, même si j'aurais pu comprendre", a-t-il révélé en conférence de presse avant le déplacement de la Mannschaft à Amsterdam. Une décision que le portier du FC Barcelone a heureusement accepté, bon gré mal gré, vivant l’Euro 2024 à domicile dans l’ombre de la légende du Bayern Munich.

Titulaire à la Coupe du monde 2026 ?

Conscient du sacrifice qu’il a demandé à son joueur, Julian Nagelsmann entend honorer sa "dette morale" et a installé Ter Stegen dans la cage depuis la retraite internationale du champion du monde 2014. "C'est un joueur très important pour nous. Il joue au Barça depuis des années, il est le capitaine et il nous apporte de la qualité dans les buts (…) Il est numéro 2 depuis trop longtemps. Maintenant, j'espère juste qu'il restera en bonne santé et qu'il jouera une bonne Coupe du monde pour nous dans deux ans", a expliqué l’ancien manager de Hoffenheim.

Sans surprise donc, ce soir à la Johan-Cruijff Arena face aux Pays-Bas, c’est bien Marc-André Ter Stegen qui enfilera les gants et sera le dernier rempart allemand pour la 42^e fois de sa carrière. Un match de plus qui doit le conduire jusqu’aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique en 2026 pour enfin connaître l’honneur d’une grande compétition dans la peau d’un titulaire, après 14 ans de patience.