Depuis le mois dernier, Paul Pogba est de nouveau autorisé à jouer en compétition. Suspendu à l’origine quatre ans suite à un contrôle positif à la testostérone, le milieu de terrain français a vu sa peine réduite à 18 mois. Problème : durant ce laps de temps, son club, la Juventus Turin, a mis prématurément fin à son contrat. "Jamais je n’aurais imaginé me retrouver libre à cette période-là de la saison. Je n’ai jamais vraiment vécu de transfert comme ça", a-t-il confié à GQ.

Paul Pogba est libre. Libre de s’engager où il le souhaite, mais aussi là où l’on voudra bien de lui. En effet, recruter un joueur de retour d’une suspension pour dopage n’est pas simple. Un temps lié à l’Olympique de Marseille, où Adrien Rabiot avait plaidé en faveur de sa venue, de même que Valentin Rongier, il avait vu cette piste disparaître après les réserves émises par Pablo Longoria, arguant refuser de mettre en danger l’équilibre du vestiaire marseillais.

"Je suis dans une période de ma vie et de ma carrière qui est déterminante"

Si son arrivée à Marseille apparaît compromise, Paul Pogba assure avoir des touches. "Aujourd’hui, il y a des propositions. Qui viennent d’un peu partout", lâche-t-il sans en dire davantage. Une information gardée secrète, car ce qui se joue est crucial. Le natif de Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) sait que l’étape qui vient est sans doute l’une des plus importantes d’une carrière entrée dans son crépuscule. "Je veux voir ce qui me convient le mieux. Parce que je suis dans une période de ma vie et de ma carrière qui est déterminante. C’est une décision que je vais prendre le temps de soupeser", appuie-t-il.

À 32 ans, Paul Pogba n’a plus de temps à perdre et peut encore moins se tromper sur l’endroit qu’il choisira pour se relancer. Son choix sera d’autant plus important qu’il n’a pas fait une croix sur ses ambitions personnelles. Gagner la Ligue des champions, il doit certainement y penser, lui qui a effleuré ce rêve en atteignant la finale de l’épreuve en 2015 avec la Juventus Turin (défaite contre le FC Barcelone 1-3, ndlr).

Le rêve bleu

De même, il nourrit l’espoir de rejouer en équipe de France avant de raccrocher les crampons. "En sélection, ce n’est pas vraiment le club qui compte. André-Pierre Gignac était dans l’équipe quand il jouait au Mexique. N’Golo Kanté est revenu alors qu’il est en Arabie Saoudite. Ça va dépendre de moi", expose l’ancien joueur de Manchester United.

Avec Didier Deschamps encore aux commandes jusqu’à l’été 2026, Paul Pogba peut espérer disputer la Coupe du monde l’année prochaine et être du voyage pour les États-Unis, le Mexique et le Canada. Le sélectionneur français n’a, en effet, jamais tourné le dos à son ancien joueur tout au long de sa suspension. Un soutien qui a touché le principal intéressé, qui rêve certainement de lui rendre cette confiance sur le terrain, où ils ont connu tant de succès en commun. Si ce retour en Bleu constituerait une belle revanche sur son histoire tourmentée, le charismatique milieu de terrain sait que le chemin est encore long et qu’il doit déjà retrouver son niveau d’antan pour entrer dans les discussions. "Vous savez, ça fait si longtemps que je n’ai pas joué au foot (…) Il faut d’abord que je reprenne mon rythme", convient-il avec lucidité.

Une chose est sûre, le feu brûle encore en lui. "Avant toute chose, je suis impatient de jouer (...) Ces épreuves m’ont donné une détermination supplémentaire. Je me sens comme un gosse qui veut devenir professionnel. Je suis redevenu le petit Paul Pogba de Roissy-en-Brie, qui va aller chercher sa place", a insisté le trentenaire. Libre, Paul Pogba a bien l’intention de reprendre le cours d’une carrière mise en sommeil en août 2023 et à laquelle il veut redonner l’éclat qu’elle mérite.