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Finale de la CAN : Sébastien Haller, le symbole de la résilience ivoirienne
De retour sur les terrains il y a un an et un mois après avoir vaincu un cancer des testicules, l'attaquant international ivoirien a été le héros de la demi-finale mercredi face au Congo en inscrivant le seul but du match.
Zlatanesque. Du haut de son 1m90, Sébastien Haller a fait tomber la foudre dans le bouillant stade Alassane Ouattara mercredi soir, d'une reprise de volée à hauteur de tête. L'attaquant ivoirien s'est étiré de tout son long pour lever son pied suffisamment haut et bien rabattre le ballon afin de tromper Lionel Mpasi avec un rebond imparable.
Après avoir manqué son premier duel sur une tête un peu trop décroisée, le buteur formé à l'AJ Auxerre, a rectifié le tir peu après l'heure de jeu pour inscrire un but libérateur de tout un peuple, synonyme de finale pour le pays hôte.
Le combat d'une vie
Propulsé en héros, Sébastien Haller peut savourer son retour en grâce puisqu'il s'agit presque d'une renaissance. Il y a un an et un mois, il disputait son premier match de retour après une indisponibilité de six mois pour traiter une tumeur testiculaire maligne.
Toute la planète football lui avait alors témoigné de son soutien pour l'accompagner durant cette période très difficile de sa carrière, mais aussi de sa vie. Il a fallu se battre contre la maladie, passer par deux opérations et quatre cycles de chimiothérapie pour en voir le bout. Sébastien Haller s'est accroché, pour sa femme, leurs enfants, et sa carrière de footballeur.
« Si j’avais été seul, juste avec ma femme, cela aurait été probablement différent. Mais dès que vous avez des enfants, vous n’avez pas le temps d’être triste parce qu’ils ont besoin de vous. Peu importe ce qu’il se passe, vous devez leur montrer que tout va bien », avait-il confié peu après son retour au jeu. « Émotionnellement, ce n’était pas facile parce que j’étais malade, toute l’attention était tournée vers moi, pas vers les autres, pas vers les gens de ma famille qui souffrent aussi. Personne ne se soucie d’eux, ce qui est un gros problème. Pour eux, c’était vraiment compliqué. Ils m’ont vu changer. Juste mon visage. C’était la partie la plus difficile à gérer. »
De l'ombre à la lumière
Totalement remis dès début janvier 2023, il a alors pu entamer sa remontée en puissance, avec le Borussia Dortmund et la sélection nationale. A 28 ans, avec le couteau entre les dents et un plaisir décuplé de pouvoir à nouveau mordre dans chaque ballon, marquer et vivre de grandes émotions comme il en a procuré mercredi soir.
Il lui a encore fallu se battre sur cette CAN avant de briller. Absent du premier tour compliqué des Éléphants à cause d'une blessure à la cheville, Sébastien Haller est finalement devenu le porte bonheur de la formation désormais coachée par Emerse Faé. Par ses entrés en jeu, en huitièmes face au Sénégal, quand il a fallu répondre présent lors de la séance de tirs au but. Puis lorsqu'il est encore entré en cours de jeu en quarts contre le Mali, pour finalement se retrouver propulsé titulaire à la pointe de l'attaque ivoirienne pour la demi-finale face au Congo. Un ajustement payant.
Par son profil singulier, Sébastien Haller s'avère particulièrement précieux pour l'attaque des Éléphants, en pesant sur la défense adverse par sa taille, sa capacité à jouer en pivot pour trouver ses ailiers et bien sûr sa qualité de finition. Pour un joueur de son gabarit, c'est également un attaquant rapide et mobile.
Une belle histoire à finir
Nul doute que son duel à distance avec son alter ego nigérian Victor Osimhen, Ballon d'Or africain, sera suivi de près pour cette finale face au Nigeria. Personnellement, Sebastien Haller se concentre uniquement sur lui et son équipe.
« Chaque finale est une finale de rêve, ça aurait pu être contre n'importe quelle autre équipe », a-t-il déclaré après le match. « Comme on l'a dit pour la demi-finale, on ne jouait pas le Congo, on jouait une demi-finale de CAN, ça suffit. Ça suffit pour la motivation, savoir à quel point c'est important. Aujourd'hui c'est le Nigéria. On sait tous que c'est une très belle équipe. Elle nous a battus en phase de groupes, donc à nous de prendre notre revanche ».
Globalement, l'histoire a été magnifique jusqu'à présent pour Sébastien Haller depuis 13 mois. Elle l'a également été pour la Côte d'Ivoire sur cette CAN, un peu à l'image du combat de son attaquant, avec une résilience épatante qui peut potentiellement déboucher sur quelque chose de somptueux pour les Éléphants ce dimanche soir, neuf ans après leur dernier titre de champion d'Afrique.