Paulo Fonseca avait certainement imaginé des débuts plus glorieux avec le Milan AC. Ses premiers pas officiels avec sa nouvelle équipe ne se passent pas comme prévu. L’ancien coach du LOSC n’a pas encore connu la victoire avec les Rossoneri après trois rencontres de Série A. Un nul pour le match d'ouverture face au Torino (2-2) à San Siro, puis une défaite à Parme la semaine suivante (1-2), avant un score de parité contre la Lazio avant la trêve, voici le bilan compliqué du Portugais. Sur le plan comptable, ce n’est pas fameux. 

Encore moins au niveau des statistiques. Le Milan réalise son pire début de saison depuis 40 ans. Et ce n’est pas le seul bourbier dans lequel est empêtré l’entraîneur lombard avec ses nouveaux joueurs. Car deux d’entre eux ont provoqué une polémique lors du match nul sur la pelouse du Stadio Olimpico de Rome. Il s’agit de Théo Hernandez et Rafael Leao.

La pause fraîcheur de la discorde

On joue la 73e minute et l’ailier lusitanien vient d’égaliser à 2-2. L’arbitre de la partie, monsieur Massa, décide de siffler la pause fraîcheur en cette fin de mois d’août brûlante en Italie. Paulo Fonseca en profite pour parler à tout son groupe et donner des consignes pour le dernier quart d’heure où tout est encore possible. Tout le groupe ? C’est en tout cas ce que croit le technicien de 51 ans. Deux hommes ne sont pas avec le reste de l’équipe....

Théo Hernandez et Rafael Leao se trouvent à l’opposé du terrain, en train de s’hydrater de leur côté, sans se soucier de leur staff et de leurs coéquipiers. Tammy Abraham a bien tenté de les faire venir jusqu’au banc rossonero, mais en vain. La rencontre a ensuite repris et aucune des deux équipes n’est parvenue à prendre un avantage définitif. Le problème, c’est que la presse italienne n’a pas manqué une seule miette de cet épisode. De quoi créer une grosse polémique autour des deux joueurs.

Leao et Hernandez, sanctionnés par Fonseca, n’ont pas apprécié

Les deux stars milanaises étaient d’ailleurs déjà ciblées le week-end précédent lors du revers à Parme. La nonchalance du Français sur les deux buts concédés ont fait grincer des dents les journalistes lombards. Même chose pour Leao dont le flegme agace particulièrement lors des défaites et encore plus lorsque sa perte de balle a coûté le but du chaos au Stadio Ennio-Tardini. Paulo Fonseca ne leur a pas jeté la pierre à la fin du match et a ciblé globalement l’attitude de son groupe, notamment le travail défensif déplorable. 

“On ne défend pas ensemble, il faut une prise de conscience collective”, s’est-il plaint en conférence de presse d’après-match. Cependant, les deux protagonistes ont tout de même été sanctionnés par leur entraîneur, qui a décidé de les placer sur le banc face à la Lazio. “Ce n'est pas une punition, mais c'est simplement pour le bien de l'équipe. J'ai expliqué mon choix à mes deux joueurs, et ils ont compris”, expliquait pourtant Fonseca avant le coup d’envoi à Rome.

Le ciel s’assombrit pour Fonseca

Se priver des deux stars de l’effectif dès la 3e journée apparaît comme un choix risqué pour les suiveurs de l’AC Milan. Surtout lorsque l’on sait que la nomination du coach de 51 ans n’a pas plu à une majorité des tifosi milanais, qui souhaitaient un nom plus huppé pour remplacer Stefano Pioli. Le technicien portugais a probablement provoqué, malgré lui, la scène de la pause fraîcheur. A la fin de la rencontre face à la Lazio, Théo Hernandez a tenté de mettre rapidement fin à la polémique naissante. “La scène du cooling break ? Nous étions rentrés depuis deux minutes avec Rafa (Leão), nous n’en avions pas besoin. Nous étions prêts à aider l’équipe pour gagner ce match. Ce n’est rien contre l’équipe ou l’entraîneur. Nous sommes tous unis. Les gens parlent et disent des choses qui sont fausses. On veut toujours aider notre équipe, et c'est le plus important.”

Paulo Fonseca a lui aussi voulu dédramatiser la situation. “Il n'y a aucun problème avec eux, et vous le savez, je suis toujours sincère et honnête. Je ne m’en étais même pas aperçu pendant la pause fraîcheur. Théo est venu me parler après le match. Je leur ai expliqué ma décision cette semaine, ils l’ont acceptée. Il faut arrêter de créer des faux problèmes”. Pourtant, cela n’a pas empêché la presse italienne de faire enfler cette affaire, parlant même de “manque de respect”. 

Que les Milanais le veuillent ou non, la crise couve en ce début de saison. Seuls des résultats positifs calmeront les ardeurs. Ce week-end, ils auront l’occasion d’aller chercher leur première victoire contre le promu Venise. Ce sera ensuite une semaine de tous les dangers avec la réception de Liverpool en Ligue des champions, puis le derby face à l’Inter.