Serie A : Igor Tudor, un coach de tempérament en mission sauvetage
Ancien défenseur central emblématique de la Vieille Dame, Igor Tudor revient dans son club de cœur en tant que pompier de service, avec pour mission de qualifier la Juventus pour la Ligue de Champions en fin de saison.
L'aventure Thiago Motta à la Juve n'aura finalement pas duré. Arrivé en grande pompe après avoir qualifié Bologne en Ligue des Champions la saison dernière, l'ancien joueur du PSG a progressivement perdu pied. Il y a d'abord eu une première partie de saison marquée par des matchs nuls à répétition (11 en 18 journées) et une inefficacité de Dusan Vlahovic qui a fini par coûter sa place à l'attaquant serbe, au profit de Randal Kolo Muani.
Les Juventini ont mieux démarré 2025, jusqu'à ce que l'élimination en barrages de la Ligue des Champions face au PSV Eindhoven, et deux lourds revers en championnat face à l'Atalanta Bergame (0-4) et la Fiorentina (3-0) finissent par avoir raison de l'aventure Thiago Motta à Turin.
Très vite, l'identité de son remplaçant s'est dirigée vers la piste Igor Tudor. Le retour du défenseur croate, qui a porté les couleurs de la Vieille Dame entre 1998 et 2007, était écrit, et l'histoire s'est finalement enclenchée plus vite que prévu. Avec Igor Tudor, le staff turinois sait à qui il a affaire pour mener à bien la mission de qualifier le club dans le Top 4 de la Série A, synonyme de qualification en Ligue des Champions.
De la poigne pour réveiller le vestiaire
Comme le Milan AC l'a fait en faisant appel à Sergio Conçeiçao dès janvier pour remplacer Paulo Fonseca, la Juventus Turin a également sollicité un entraîneur à fort tempérament pour réveiller un vestiaire qui ne manque pas de talent mais qui est encore loin d'évoluer à son meilleur niveau.
Igor Tudor s'est en effet forgé une réputation d'entraîneur à poigne, avec des méthodes un peu à l'ancienne, ce qui explique peut-être pourquoi il a rarement duré, dans chaque club où il est passé. Même si la Juve est le club le plus prestigieux qui lui ait été donné d'entraîner dans sa carrière, Igor Tudor s'est tout de même forgé une belle expérience, à seulement 46 ans, avec des passages en Croatie, en Grèce, où son mandat au PAOK Salonique s'était arrêté après une sortie médiatique où il avait publiquement critiqué ses joueurs, en Turquie à Galatasaray notamment, avant de retrouver l'Italie, à l'Udinese puis à l'Hellas Verone.
C'est finalement l'Olympique de Marseille qui lui a donné la chance de franchir un palier en 2022-2023. Arrivé pour succéder à un Jorge Sampaoli parti sur un coup de tête, l'entraîneur croate a su construire une identité de jeu forte et qui a eu du succès, avec beaucoup d'agressivité, un gros pressing et une grande exigence sur le plan physique pour qualifier l'OM en Ligue des Champions.
Là aussi, il n'avait pas hésité lorsqu'il a fallu faire des choix, même très forts, reléguant progressivement au second rang des cadres de la saison précédente comme Gerson, Mattéo Guendouzi, Arek Milik ou encore l'inamovible Dimitri Payet, qui a passé la majeure partie de sa saison sur le banc.
Parfait pour une mission à court terme ?
Alors que son premier exercice à l'OM avait été plutôt favorable, Igor Tudor a préféré claquer la porte à la fin de la saison, se tournant à nouveau vers d'autres défis. L'été dernier encore, il a préféré démissionner après avoir confirmé sur la fin de saison à la tête de la Lazio. Arrivé fin mars, il avait permis au club lombard de passer de la 9e à la 7e place pour arracher une qualification en Europa League. Qu'en sera-t-il cette fois, dans son club de coeur ?
Le revoilà exactement dans la même configuration avec la Juve cette année : 9 matchs pour sauver la saison et grappiller quelques places au classement afin d'assurer sa place en C1. Le groupe a largement de quoi relever le défi, avec de la qualité et de la quantité. Le calendrier semble également favorable avec tout de même deux déplacements au Stadio Olimpico de Rome. Le compte à rebours débute ce samedi face au Genoa (12e) et sa première sur le banc turinois sera l'événement du week-end de l'autre côté des Alpes.
La direction turinoise aura ensuite à trancher en fin de saison, entre viser un autre entraîneur sur du long-terme ou poursuivre son aventure avec le tempétueux Tudor.