Serie A : Luciano Spalletti prend les commandes de la Juventus Turin
- Fortement pressenti depuis le limogeage d’Igor Tudor, le technicien toscan de 66 ans s’est engagé avec le club turinois jusqu’à la fin de saison.
Ce n’est pas une union pour la vie, simplement la promesse de partager un bout de chemin, de s’entraider et de se laisser le temps de voir si la relation peut évoluer. Hier, la Juventus Turin a officialisé l’arrivée de Luciano Spalletti sur le banc de son équipe première. "Un profil très qualifié et expérimenté que nous sommes ravis d'accueillir dans la famille de la Juventus : bienvenue à la Juventus et bonne chance, monsieur !", a-t-on découvert dans le communiqué bianconero déroulant le riche parcours du Toscan sans lui laisser la parole.
Des dernières expériences malheureuses
Pour connaître les impressions des différentes parties, il faudra attendre, mais une chose apparaît assez distinctement : ce mariage est avant tout de raison. Sa durée en est une preuve. Le technicien de 66 ans et le club piémontais ont acté de lier leur destin jusqu’à la fin de la saison et d’éventuellement poursuivre au-delà selon les circonstances. Les circonstances, justement, ont poussé à leur rapprochement. Comme l’AC Milan avant elle, la Juventus Turin a vu sa confiance abîmée par ses mauvais choix d’hommes. À l’été 2024, elle s’était amourachée de Thiago Motta, mais l’idylle n’avait pas duré et s’était brutalement arrêtée en mars 2025 en raison de problèmes de communication. Elle s’offrit alors à Igor Tudor, connut quelques mois de bonheur avec, au bout du printemps, une qualification en Ligue des champions pour cadeau et la promesse d’une union pour deux saisons. Puis tout s’est gâté, et une série de huit matchs sans victoire, inédite depuis 17 ans, et quatre sorties atones l’ont convaincue qu’il était temps de se séparer.
De son côté, Luciano Spalletti est également un cœur brisé. Brisé par la fin amère de son aventure avec l’Italie. Porté au pinacle par le Scudetto décroché avec Naples en 2023, le Toscan avait été choisi pour prendre la main de la Squadra Azzurra avec pour projet une noce en Allemagne à l’Euro 2024. Prometteuse, l’histoire s’est fracassée sur la Suisse en huitièmes de finale (0-2). Bien trop tôt. Puis il y eut la désillusion de la Ligue des nations (élimination en quarts de finale par l’Allemagne, ndlr) avant le cauchemar norvégien en ouverture des qualifications pour la Coupe du monde 2026 (défaite 0-3, ndlr). L’Italie l’éconduisit.
Un 9ᵉ club en Italie
Plus de quatre mois après cette rupture, Luciano Spalletti n’a pas lambiné pour accepter la proposition turinoise, trop conscient de la chance qui s’offrait à lui de pouvoir s’attacher à une institution de cette envergure, où il trouverait les meilleures conditions pour rebondir. "La Juventus est un grand club avec une grande histoire. Je pense que n'importe qui serait heureux de les entraîner", avait dit l’intéressé en début de semaine lors d’un événement public à Milan, confiant également vouloir "panser cette blessure" causée par la sélection nationale.
Ce sont donc deux cœurs amochés qui ont décidé de s’unir sur les rives du Pô, avec pour intention de soigner ensemble leurs meurtrissures et de se réinventer. Une union de raison où l’expérimenté technicien, qui découvrira son 9ᵉ club italien après Empoli, la Sampdoria, Venise, l’Udinese, Ancône, l’AS Rome, l’Inter Milan et Naples, espère bien prouver qu’il a encore la grinta pour réussir et donner une seconde jeunesse à une Vieille Dame assoupie.









