Randal Kolo Muani est le seul rayon de soleil dans la grisaille piémontaise. Bien que la Juventus Turin accumule les désillusions sur le plan sportif ces derniers temps avec une élimination prématurée en barrages de la Ligue des champions face au PSV Eindhoven ou en quarts de finale de Coupe d’Italie contre Empoli, les tifosi bianconeri ont tout de même une excellente raison de se réjouir. Débarqué dans le Nord de l’Italie l’hiver dernier sous la forme d’un prêt sans option d'achat en provenance du PSG, Randal Kolo Muani réalise des débuts tonitruants avec la Vieille Dame. Symbole de cette histoire commune commencée sur les chapeaux de roue, les statistiques déjà très élevées de l’international tricolore. 

Apparu neuf fois toutes compétitions confondues avec le maillot bianconero sur le dos, l’attaquant a déjà trouvé le chemin des filets à 5 reprises. Mieux encore, Randal Kolo Muani a inscrit quatre réalisations et délivré une passe décisive en quatre matches de Serie A disputés en février. Une forme étincelante qui a non seulement aidé la Juventus Turin à se relancer dans la course au titre en championnat mais qui lui a aussi permis de glaner le trophée du meilleur joueur de Serie A le mois dernier. Lors d’un entretien accordé à la Repubblica, l’intéressé a accepté d’évoquer son acclimatation immédiate dans la Botte. “La Juventus est le club qui m’a ouvert ses portes. J’ai beaucoup parlé avec Thiago Motta avant de venir, il m’a expliqué comment il voyait les choses et comment on jouerait”, a confié un Randal Kolo Muani qui n’a ainsi jamais été insensible au discours de son nouveau coach. 

Kolo Muani ne regrette rien

“C’est ce qui m’a attiré et m’a poussé à signer, je ne pensais pas que mes débuts se passeraient aussi bien”, s’est-il enthousiasmé. D’ailleurs, se voit-il poursuivre son aventure avec la Vieille Dame ? “Ma volonté est de jouer et de m’amuser. Mais si les choses continuent comme ça, pourquoi ne pas rester ?”, explique l’international tricolore qui est toujours sous contrat avec le Paris Saint-Germain, le club qu’il retrouvera à l’issue de la saison si aucun accord n'est trouvé entre toutes les parties pour une nouvelle transaction. Incapable de s’imposer dans le collectif francilien depuis son arrivée à l’été 2023, le Français n’a d’ailleurs pas de mal à admettre n’avoir jamais réussi à gérer les attentes autour de sa personne. “Un Français au PSG, qui coûte aussi 90 millions d’euros, a une pression énorme et tout le monde n’est pas capable de la gérer. Je n’y suis pas parvenu. J’ai eu des opportunités et je n’en ai pas profité. Cela fait mal au cœur, mais je le redis : c’est le football, je ne regrette rien”, affirme l’intéressé. 

Pas de regrets donc. D’autant que sa première année dans la capitale tricolore lui a permis de côtoyer des joueurs de qualité et Luis Enrique. Un entraîneur dont il admire la personnalité, le travail ainsi que ses méthodes de management. “C’est vraiment un excellent entraîneur, il m’a donné beaucoup de conseils, c’est une chance d’avoir un entraîneur comme lui. (..) J’étais sur le terrain, pas lui. Il m’a donné les opportunités. Mon plaisir est devenu un travail et je dois le vivre de manière sérieuse et professionnelle, car l’enjeu est élevé. Mais j’ai gardé une part d’instinct : si tu ne ressens pas de plaisir, et à Paris j’en ressentais peu, tu ne t’épanouiras jamais. Et puis sur le terrain, il y a des moments où il faut de l'instinct pour gagner un match”, conclut-il. En situation d’échec à Paris, Randal Kolo Muani a retrouvé le sourire et son meilleur niveau en Italie. C’est bien là l’essentiel.