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Ligue des champions : John Terry encore traumatisé par la finale de 2008
Protagoniste malheureux de la finale de la Ligue des champions 2008 perdu aux tirs au but par Chelsea contre Manchester United (1-1, 5-6 t.a.b.), l’ancien défenseur anglais a révélé dans un podcast avoir connu un grand moment de solitude après son échec à Moscou.
Voilà un moment que John Terry ne voudrait revivre pour rien au monde. S’il a connu de nombreux instants de félicité au cours de son impressionnante et riche carrière à Chelsea, le légendaire capitaine des Blues a aussi eu de sérieuses déconvenues et vécu parfois même des cauchemars. Celui vécu à Moscou le 21 mai 2008 figure certainement en bonne place dans cette dernière catégorie.
Ce jour-là, le club londonien participe à la première finale de Ligue des champions de son histoire. L’aboutissement d’une montée en puissance amorcée quelques années plus tôt avec le rachat de Roman Abramovitch en 2003 et renforcée par le passage de José Mourinho (2004-2007). Après avoir pris sa revanche en demi-finales sur Liverpool qui l’avait éliminé à ce stade de la compétition en 2005, Chelsea se retrouve à défier un autre représentant de la Premier League : Manchester United.
Des pensées morbides
Si Cristiano Ronaldo ouvrit le score pour les Red Devils en milieu de première période d’une tête, Frank Lampard répondit juste avant la pause avec un brin de réussite en bénéficiant d’une frappe lointaine déviée de Michael Essien. Les deux équipes ne se séparèrent plus et prolongèrent la soirée jusqu’à la fatidique séance de tirs au but. Buteur plutôt dans le match, l’international portugais fut le premier à rater sa tentative à 2-2, voyant Petr Čech sortir sa tentative croisée. Les tireurs s’enchaînèrent alors : Frank Lampard, Owen Hargreaves, Ashley Cole, Nani. Tous réussirent à marquer. Vint alors le tour de John Terry. Le capitaine des Blues était le 10e et potentiellement dernier tireur. Comme un symbole, c’était lui, l’enfant de Stamford Bridge, au club depuis ses 14 ans, qui avait la possibilité d’offrir son premier titre européen aux Londoniens. Sous le déluge de Moscou, dans un stade Loujniki retenant son souffle, il prit le parti d’ouvrir son pied. La bonne décision puisqu’Edwin van der Sar partit à l’opposé sur sa droite, mais au dernier moment, le défenseur anglais vit son pied d’appui se dérober et son tir se déporter trop à droite et ricocher sur l’extérieur du poteau droit. John Terry s’effondrait à hauteur du point de pénalty, la tête entre les jambes. Il l’avait compris, sa chance était passée, celle de Chelsea aussi. Trois tireurs plus tard, Nicolas Anelka voyait sa tentative arrêtée par le portier néerlandais et Manchester United conquérait sa troisième couronne européenne après 1968 et 1999.
John Terry a avoué dans le podcast de Reece Mennie que les heures ayant suivi la finale avaient été parmi les plus dures de sa vie de footballeur. "Avec du recul, j’aurais aimé à ce moment-là pouvoir parler à quelqu’un, parce que je me souviens qu’après le match, nous sommes tous retournés à l’hôtel et j’étais au 25e étage à Moscou, regardant par la fenêtre en me disant : 'Pourquoi ? Pourquoi ?' Je ne dis pas que, si j’avais eu cette opportunité, on saute, mais vous savez, des choses vous traversent l’esprit à ce moment précis. Puis les gars sont venus et m’ont ramené en bas. Ce sont ces moments où on se dit 'et si ?'. On ne sait jamais", a-t-il raconté.
"Je me réveille encore au milieu de la nuit en pensant à ce qui s’est passé"
Une douleur profonde qu’il a dû apprivoiser car si le temps a passé, la cicatrice ne s’est jamais vraiment refermée. "Trois ou quatre jours plus tard, nous avons rejoint l’Angleterre et nous nous sommes retrouvés à table avec les joueurs de Manchester United, ce qui était déjà horrible ! Puis nous avons joué contre les USA à Wembley et j’ai fini par marquer, un coup de tête de l’extérieur de la surface, et là je me suis dit : 'Pourquoi ne pouvais-je pas échanger ce moment contre celui-là ?' Même aujourd’hui, ça me revient en tête. Avec les années, c’est devenu plus facile, mais quand vous jouez match après match, saison après saison, vous mettez un peu ça de côté. Maintenant que je suis à la retraite, je n’ai plus cette concentration de jouer chaque semaine devant les supporters, et ça me revient vraiment. Je me réveille encore au milieu de la nuit en pensant à ce qui s’est passé, et je pense que ça ne me quittera jamais", a concédé l’ancien international anglais.
Heureusement pour lui, cette nuit de cauchemar en Russie a trouvé son écho positif quatre ans plus tard quand en 2012, ce fut lui qui souleva la coupe aux grandes oreilles dans le ciel de Munich. Clin d’œil du destin, le sort de la rencontre se dénoua là aussi aux tirs au but après que Didier Drogba a égalisé d’une tête rageuse deux minutes avant la fin du temps réglementaire et seulement six minutes après l’ouverture du score de Thomas Müller. Ironie de l’histoire, John Terry ne participa au match car suspendu et laissa le soin à l’attaquant ivoirien d’ouvrir les portes du paradis continental aux Blues (1-1, 4-3 t.a.b.). De quoi rendre le traumatisme de 2008 plus supportable.








