Même les supporters lillois n’auraient osé parier sur pareil résultat. Tout juste s’autorisaient-ils à y rêver, de peur qu’y penser trop fort ne fasse s’évanouir le songe. Pourtant, hier soir, les plus rêveurs ont vu la réalité les rattraper et plonger tout un club dans une douce allégresse. Au bout de six minutes de temps additionnel, l’arbitre de la rencontre a délivré tout le stade Pierre-Mauroy qui n’en revenait pas du spectacle auquel il venait d’assister.

Lille venait de battre le Real Madrid, champion d’Europe en titre, à l’issue d’une prestation très réussie (1-0). En effet, le LOSC n’a pas seulement gagné, il l’a fait avec la manière, en jouant d’égal à égal avec l’écurie référence du continent, sans jamais faire de complexes. "Ce qui nous fait plaisir, c’est que l’on a bien préparé ce match avec mon staff et les joueurs ont répondu parfaitement à ce que l’on attendait d’eux. On a surtout fait une très bonne première mi-temps dans laquelle on a réussi à bien défendre et bien attaquer. On a réussi à poser des problèmes à cette équipe du Real Madrid. En deuxième, on a fait preuve de beaucoup de solidarité, avec forcément du talent devant le but qui nous a permis de conserver nos cages inviolées. C’est une grosse, très grosse performance de tout le monde. Des joueurs, du staff, c’est une belle récompense pour tout le club et nos supporters. On est fier", a posé Bruno Genesio avant d’insister sur l’attitude de ses joueurs. "La victoire réhausse évidemment la satisfaction. Il fallait surtout jouer le match et être à fond. Il ne fallait pas juste défendre et se contenter de ça. Je crois que mes joueurs ont joué de cette manière, avec beaucoup de relâchement, et notre bon début de match nous a donné confiance."

Chevalier infranchissable

Si la victoire a été permise grâce au penalty transformé par Jonathan David juste avant la pause, elle doit aussi beaucoup, sinon plus, à la solidarité d’un groupe sublimée par un Lucas Chevalier de gala. Le portier nordiste a encore montré pourquoi il était l’un des meilleurs spécialistes à son poste à l’heure actuelle. Alors que Lille souffrait, le natif de Calais a multiplié les parades (5) pour écœurer les attaquants madrilènes. "Il y a un peu de réussite (…) Ce n’est pas forcément explicable", minimisait le joueur de 22 ans qui parlait quand même d’une "fierté personnelle d’avoir fait déjouer ces joueurs-là". Une réussite provoquée car pas nouvelle pour lui.

"On a quand même vécu 20 à 25 dernières minutes très difficiles, ce qui est normal face à ce genre d’équipes avec les changements. Ce n’est pas évident, mais on a su résister", reprenait l’entraîneur nordiste avant que son gardien ne conclût en assurant que "c’est peut-être la plus belle victoire de l’histoire du club."

Largement dominé il y a deux semaines par le Sporting (0-2), les Lillois ont redressé la tête au moment où personne ne l’attendait et relancé leur saison européenne dont on n’ose plus savoir ce qu’elle pourrait leur réserver.