Pour la 10e fois dans leur histoire commune, le Bayern Munich et l’Inter Milan ont rendez-vous sur la scène européenne. Si Allemands et Italiens s’étaient croisés à l’automne 2022 en phase de groupes (deux victoires des Bavarois, ndlr), ils ne s’étaient plus affrontés dans un match à élimination directe depuis quatorze ans. Lors de la saison 2010-2011, après avoir perdu la manche aller à domicile (0-1), les Nerazzurri avaient arraché leur qualification en quarts de finale au bout du match retour en Bavière grâce à un but de Goran Pandev (3-2).

Une double confrontation très serrée qui pourrait bien se reproduire en ce printemps 2025 entre, d'un côté, le leader de la Bundesliga, et de l'autre, celui de la Serie A. Deux équipes dominantes dans leur championnat respectif dont l'opposition de style promet. Alors que l’équipe de Vincent Kompany brille offensivement, celle dirigée par Simone Inzaghi a imposé sa défense de fer à tous ses adversaires, notamment sur la scène européenne. Cette saison, les Intéristes ont muselé Erling Haaland et Manchester City — avant que les Anglais ne piquent leur crise — et n’ont concédé que deux buts en dix matchs de Ligue des champions. Une solidité sur laquelle ils s’appuieront volontiers pour mettre en échec Harry Kane, privé d’un de ses fidèles lieutenants, Jamal Musiala. Néanmoins, selon Lothar Matthäus, se reposer sur cette seule force pourrait être une erreur. "Il est important pour l'Inter de pousser également en attaque et de ne pas penser uniquement à la défense. Si vous donnez au Bayern la possibilité d'avoir le ballon, vous prenez des risques. Il vaut mieux essayer de faire l'inverse, de leur mettre la pression : quand l'équipe de Kompany en souffre, elle ne peut pas jouer “son” jeu dans les deux phases. Inzaghi doit trouver un moyen de contrer cela, et il peut le faire parce qu'il a de bons joueurs dans un très bon collectif", juge pour la Gazzetta dello Sport l’ancien milieu de terrain passé par les deux clubs.

Gagner n’est pas une garantie

Cet avertissement fait, le champion du monde 1990 estime que l’Inter Milan possède un avantage dans son vécu collectif. "L'esprit d'équipe s'est renforcé ces dernières années, l'entraîneur est là depuis quatre saisons et c'est bien : c'est comme ça qu'on obtient des résultats (…) Dans l'équipe d'Inzaghi, il y a beaucoup de joueurs qui viennent de la Bundesliga comme Pavard, Sommer, Mkhitaryan, Çalhanoğlu, Thuram, et cela me fait plaisir", souligne l’Allemand au quotidien sportif italien. Des joueurs qui pourraient faire la différence face à ce Bayern diminué par les blessures, et donc peut-être bon à prendre.

Si Lothar Matthäus a hâte de voir la confrontation de ce soir, il sait que le résultat ne sera en rien définitif dans la course aux demi-finales. En effet, lors de la saison 1988-1989, l’Allemand pensait avoir fait le plus dur avec les Nerazzurri en allant s’imposer en Bavière en huitième de finale aller (2-0) de Coupe de l’UEFA (ancêtre de la Ligue Europa, ndlr), mais il avait connu l’élimination deux semaines plus tard à Giuseppe-Meazza (1-3). "C'est la preuve que tout est possible dans le football, même d'être éliminé après avoir gagné 2-0 à Munich. Le Bayern n'abandonne jamais et, quel que soit le résultat du match aller, l'Inter d'aujourd'hui doit en tenir compte pour le match retour" s’est-il remémoré pour la Gazzetta dello Sport. Simone Inzaghi et ses hommes ne diraient toutefois pas non à une victoire par deux buts d’écart à l’Allianz Arena. Une avance très confortable au regard de leur solidité en C1.