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Ligue des champions : Thierry Henry compare Estêvão à une légende
Conquis par la prestation de l’international brésilien de Chelsea (18 ans), l’ancien attaquant d’Arsenal n’a pas hésité à dresser un parallèle avec un certain…Ryan Giggs.
C’était l’un des duels (à distance) attendus de la soirée et il a été remporté sans aucune contestation par Estêvão. Pendant que Lamine Yamal se faisait museler par Marc Cucurella et passait au travers comme toute l’équipe du FC Barcelone, l’international brésilien de 18 ans a livré une excellente performance à Stamford Bridge, réhaussée par un but en début de seconde période. Alors que le score était encore serré, il a percuté à l’angle droit de la surface, crocheté Pau Cubarsí puis résisté à la pression d’Alejandro Baldé avant d’expédier, dans un angle fermé, une frappe sous la barre d’un Joan Garcia impuissant. Un coup de canon pour permettre à son équipe de définitivement décrocher son adversaire du soir, finalement battu 3-0, et confirmer sa montée en puissance.
“Vous n'aimeriez pas jouer contre lui. Je ne dis pas que vous ne pourrez pas l'arrêter, mais il vous attaque sans cesse. Il me rappelle les débuts de Ryan Giggs qui était l'un des meilleurs : il vous met la pression pendant tout le match. Qu'il soit en forme ou non, il essaie constamment de vous tester pour voir si vous allez le contrer”, a expliqué Thierry Henry sur le plateau de CBS Sports en s’adressant à ses compères Micah Richards et Jamie Carragher, tous deux anciens défenseurs. Hier soir, Estêvão n’a pas laissé de répit à la défense catalane et en a été récompensé. Sa soirée aurait pu être encore plus belle si certaines de ses passes avaient été mieux exploitées par ses coéquipiers.
“La première qualité de ce gamin, c'est de dribbler”
Le parallèle avec la légende galloise de Manchester United ne s’arrête pas à leur intensité commune selon le meilleur buteur de l’histoire d’Arsenal. Le Brésilien partage avec son aîné sa capacité à rester rapide tout en contrôlant le ballon. “J'ai vu plein de joueurs rapides qui (…) perdent le contrôle du ballon. Ryan Giggs à son époque, Robert Pirès à son époque, ne perdaient jamais de vitesse avec le ballon aux pieds. Ce n'est pas du rugby ou du football américain. Le ballon est là. Je ne cours pas avec le ballon. Au rugby ou au football américain, on peut le faire, je ne dis pas que c'est facile. Je dis juste que c'est beaucoup plus difficile de courir avec le ballon aux pieds et de le contrôler, tête haute. Ce n'est pas une mince affaire. C'est plus important pour moi que la vitesse. Il faut être rapide. Et si tu es rapide, que tu as un bon jeu de jambes et que tu peux aussi courir, alors…”, a-t-il pointé.
Alors il sera très difficile à arrêter, surtout si son entraîneur ne le bride pas. “Parfois les entraîneurs ont peur des transitions, des contre-attaques, du jeu face à un bloc bas. Vous savez, si vous perdez le ballon trop tôt, vous allez vous retrouver exposé. Mais la première qualité de ce gamin, c'est de dribbler. Pourquoi lui enlever ça ? C'est comme si vous empêchiez un boxeur de donner des coups de poing. Si j’attaque mon défenseur cinq, six, sept fois et qu’il m'arrête, comment vais-je pouvoir enchaîner avec une huitième ? À la huitième tentative, tu te dis : ‘Oh, je vois bien qu'il est fatigué’. À la neuvième, il ne veut plus de moi. À la dixième ou onzième, c'est facile, et je marque à la fin (…) Laisse-le s'exprimer, laisse-le jouer. Il faut qu'on prenne du plaisir avec ce genre de joueurs et ce genre de matchs. J'ai mentionné Michael Olise, Bukayo Saka. Ce n'est pas toujours nécessaire de tout planifier à l'avance”, a appelé Thierry Henry.
Comme Mbappé et Haaland
Ce dernier parle d’expérience. Quand il était sélectionneur de l’équipe olympique, il avait passé la consigne à Désiré Doué de mettre l’accent sur le duel. “Je l'ai fait entrer contre l'Égypte en demi-finale (des JO 2024) quand nous étions menés. Je l'ai fait entrer parce que je le trouve très bon en un contre un. Le match a changé, j'avais besoin de quelqu'un qui prenne des initiatives. C'était un match complètement différent. Alors je lui ai dit : ‘Vas-y, entre, dès que tu as le ballon, tente ta chance. Je m'en fiche, tente ta chance’. Il a fait une passe en retrait, puis une deuxième. Je lui ai dit : ‘Si tu recommences, tu sors’. Je voulais juste qu'il perde le ballon, qu'il fasse quelque chose. Et puis, devinez quoi ? Carton jaune, puis deuxième carton jaune, latéral droit, expulsion. On a gagné le match. Qu'est-ce qui t'a permis d'en arriver là ? Les dribbles”, a indiqué le consultant français de CBS Sports.
Bien conscient d’avoir sous la main une pépite, Enzo Maresca n’hésitera pas à la polir et à lui offrir le plus beau des écrins pour lui permettre de briller. “C'est un garçon spécial. La principale différence est peut-être qu'Estevao vient d'arriver en Europe et qu'il a peut-être quelques années de retard sur Lamine. Mais il a montré aujourd'hui qu'il avait beaucoup de personnalité et de bonnes qualités”, a indiqué son coéquipier Marc Cucurella, qui connaît bien la star barcelonaise pour la côtoyer régulièrement en sélection nationale.
S’il ne s’est pas révélé contre le FC Barcelone, Estêvão a néanmoins envoyé un message en s’invitant dans un cercle fermé. Après Kylian Mbappé et Erling Haaland, il est devenu le troisième joueur à marquer lors de chacune de ses trois premières titularisations en C1.








