Cette fois, c’est la bonne. Prématurément envoyé à la retraite en fin de semaine dernière, comme il y a quelques mois, Ivan Rakitić avait dû démentir, précisant qu’il n’annoncerait sa décision que cette semaine après en avoir discuté avec sa femme. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour avoir la réponse. En ce lundi 7 juillet, le milieu de terrain croate a choisi de ranger les crampons et de mettre un point final à sa longue carrière. "Le football m’a tout donné, bien plus que ce que j’espérais : des amis, des émotions, de la joie comme de la peine. C’est une part de ma vie que je garderai précieusement avec fierté. Mais aujourd’hui, il est temps de dire au revoir. Merci, le football", a-t-il commenté.

Un passage remarqué en Espagne

À 37 ans, Ivan Rakitić aura laissé une trace indélébile dans le football européen, et plus particulièrement croate. C’est pourtant en Suisse que tout a commencé pour lui. Né à Rheinfelden, en périphérie de Bâle, il a été formé dans le club phare de la cité et y a fait ses débuts professionnels en 2005. Après deux saisons, il est repéré par Schalke 04, où il va s’affirmer pendant un peu moins de quatre ans. Mais sa carrière change de dimension lorsqu’il rejoint l’Espagne et Séville en janvier 2011. Le point d’orgue de son premier passage andalou aura lieu au printemps 2014 avec un sacre en Ligue Europa, qui lui ouvre les portes du FC Barcelone.

Dès l’année suivante, il remporte la Ligue des champions en ouvrant le score très tôt contre la Juventus Turin (3-1) et joue un rôle essentiel dans le triplé des Blaugranas dirigés par Luis Enrique. En six saisons, il disputa 310 matchs avec le club catalan, faisant de lui le quatrième joueur étranger le plus capé derrière Lionel Messi, Dani Alves et Javier Mascherano. Il y remporta treize trophées, dont quatre Liga.

En 2020, il retourne en Andalousie et enrichit son palmarès d’une seconde Ligue Europa en 2023, tout en portant son total d’apparitions sous le maillot sévillan à 325. Seuls sept joueurs dans l’histoire du club sévillan ont fait mieux que lui, le record appartenant à Jesús Navas avec ses 705 matchs au compteur en 17 ans et deux passages (2003–2013 et 2017–2024).

L’échec de 2018

Après une aventure écourtée en Arabie saoudite, à Al-Shabab, il rentre chez lui en Croatie pour finir sa carrière au Hajduk Split. Une manière de renouer avec le football de son pays, lui qui n’avait joué devant son public qu’avec l’équipe nationale. Une équipe nationale dont il a été l’un des piliers de 2007 à 2020, participant à la renaissance des Vatreni en formant un duo techniquement redoutable avec Luka Modrić. Ses 106 sélections auront été marquées notamment par une finale de Coupe du monde, perdue en 2018 à Moscou contre la France de Kylian Mbappé et Paul Pogba (2-4).

S’il a donc décidé d’arrêter sa carrière de joueur, Ivan Rakitić a une reconversion toute trouvée puisqu’il devrait devenir directeur sportif adjoint au Hajduk Split, où il sera supervisé et formé par Goran Vučević. L’occasion d’éprouver sa vision sportive et de vérifier s’il est aussi clairvoyant dans les bureaux que sur le terrain.