Les dernières semaines ont rappelé que s’il peut être magnifique par bien des aspects, le football possède aussi une face sombre. Sport roi, il cristallise les passions et toutes les dérives allant avec. Des dérives ayant des conséquences comme avec Ronald Araujo.

Expulsé en première période contre Chelsea (0-3), le défenseur uruguayen a ensuite subi une campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux qui l’a conduit à demander un congé exceptionnel au FC Barcelone afin de soigner son anxiété galopante et handicapante à ses yeux pour évoluer au plus haut niveau.

Si cette réaction constitue un extrême, elle dénote un climat parfois oppressant mais absolument pas nouveau. En son temps, Wayne Rooney a également été pris pour cible, pas pour une erreur sur le terrain mais pour un des choix les plus importants de sa carrière. Devenu professionnel à seulement 16 ans avec Everton, l’attaquant anglais décide à l’été 2004 de quitter les Toffees où son talent déborde pour rejoindre Manchester United, redevenu une place forte du football britannique sous la houlette de Sir Alex Ferguson. Une décision particulièrement mal accueillie dans le club de Liverpool au regard de la rivalité opposant la ville portuaire à celle de Manchester, située à 50 km. "J'ai reçu des menaces de mort", a révélé Wayne Rooney dans son podcast 'The Wayne Rooney Show' avant d’ajouter : "La maison de mes parents a été taguée et saccagée. La maison de ma petite amie de l'époque, aujourd'hui ma femme, a également été taguée (…) Partir a été difficile parce que je suis allé à Manchester United, et Liverpool et Manchester étaient de grands rivaux, ce qui a rendu les choses encore plus difficiles."

"Je devais rester fort mentalement"

Une hostilité d’autant plus difficile à gérer qu’au moment de son départ de Goodison Park, l’Anglais n’avait que 18 ans. S’il n’a pas sombré, c’est grâce à son caractère bien trempé. "J'ai toujours eu pour état d'esprit : 'Je m'en fiche'. Je savais ce que je voulais et je savais comment y arriver. Je devais rester fort mentalement. C'étaient des gens de ma ville, donc c'était difficile, mais je me suis dit : 'Je m'en fiche', il faut être égoïste et prendre ses décisions", a-t-il témoigné.

Wayne Rooney n’a ainsi jamais flanché et a assumé ses choix avec une certaine réussite puisqu’il est devenu une légende des Red Devils dont il demeure encore aujourd’hui le meilleur buteur de l’histoire avec 253 buts en 559 matchs toutes compétitions confondues, devançant Sir Bobby Charlton (245) et Denis Law (237).