Football : Rivaldo sans pitié avec Vinicius et le Brésil
Deux jours après la déroute brésilienne en Argentine, le champion du monde 2002 n’a pas mâché ses mots à l’égard de la sélection auriverde et de ses stars.
Raphinha avait promis de mettre une raclée aux Argentins, mais l’ailier brésilien a vite compris que ladite raclée, ce n’était pas lui et ses coéquipiers qui allaient la donner, mais bien la recevoir. À Buenos Aires, les Auriverde ont pris une danse comme ils n’en avaient plus reçue depuis 64 ans face à l’Albiceleste (4-1). Une défaite lamentable pour une sélection en lambeaux, qui suscite la honte de tout un pays.
Ancien membre éminent de la Canarinha, avec laquelle il a été sacré champion du monde en 2002, Rivaldo s’est dit interloqué par l’attitude de la formation de Dorival Junior et son absence de plan de jeu. "L'équipe est entrée sur le terrain complètement désorganisée, sans créativité, sans réaction et en laissant trop d'espace à l'Argentine. Il y a eu un manque d'intensité, les joueurs semblaient perdus, ne sachant pas comment réagir. Je ne sais même plus quoi dire, c'est trop triste de voir le Brésil jouer comme il l'a fait, surtout si près d'une Coupe du monde", a-t-il commenté, circonspect, dans des propos relayés par Mundo Deportivo.
Changer de logiciel
Si le (faible) collectif brésilien a volé en éclats face à la meilleure nation du monde depuis quatre ans, Rivaldo estime que la responsabilité revient aussi aux stars de l’équipe.
Prompt à provoquer, Raphinha n’a pas eu l’influence qu’on lui connaît ces derniers temps, malgré un coup franc expédié sur la barre transversale d’Emiliano 'Dibu' Martinez. De leur côté, Rodrygo et Vinicius Jr n’ont pas plus brillé. Au contraire. Des joueurs majeurs que l’ancien attaquant du FC Barcelone invite à se réveiller et à prendre conscience de ce que représente le haut niveau international. "Tous ces grands joueurs sont habitués à affronter des matches difficiles de temps en temps, mais la plupart du temps, ils jouent contre des équipes de milieu de tableau ou des petites équipes. Cela m'est arrivé : j'ai brillé à Barcelone et j'ai pensé que c'était suffisant pour faire aussi bien en équipe nationale. On m'a beaucoup critiqué pour cela. Jusqu'à ce que je change d'avis et que je comprenne que ce que je faisais à Barcelone n'était pas suffisant, que je devais donner plus en équipe nationale, parce que la pression est énorme, le maillot est lourd", a-t-il ajouté, en écho aux propos de Vinicius Jr, évoquant la difficulté de jouer pour la sélection quintuple championne du monde.
Critique, Rivaldo a d’ailleurs pointé du doigt le fait que le joueur du Real Madrid n’est pas assez décisif à son goût en sélection. "Je ne sais pas combien de matches il a joués en équipe nationale (39, ndlr), et seulement six buts, si je ne me trompe pas. Il doit jouer davantage, car c'est un grand joueur. Il doit être la référence de l'équipe nationale brésilienne. Raphinha aussi", a ajouté le Brésilien, toujours cité par le quotidien sportif catalan.
Un apport des cadres qui sera déterminant, sous peine de connaître une profonde désillusion l’année prochaine lors de la Coupe du monde 2026. "Le Brésil doit se ressaisir pour gagner en confiance et, surtout, pour éviter une telle performance ridicule en Coupe du monde", a conclu un Rivaldo interdit face à la faiblesse de la Canarinha. Un message clair et une analyse tout aussi limpide à propos d’un Brésil malade, qui pourrait prochainement (encore) changer de sélectionneur.