Football : Une mission de consolation pour Ronaldo
Retiré de la course à la présidence de la Confédération brésilienne de football (CBF), le double champion du monde (1994 et 2002) a été chargé par la CONMEBOL de trouver des solutions pour éradiquer le racisme, les discriminations et la violence dans le football sud-américain.
Ronaldo n’aura pas trop longtemps à ruminer l’échec de sa campagne pour la présidence de la Confédération brésilienne de football (CBF). Après avoir acté son retrait et laissé le champ libre au président sortant Ednaldo Rodrigues, l’ancien attaquant du PSV Eindhoven a hérité d’une nouvelle mission qui devrait considérablement l’occuper à l’avenir.
Dans un communiqué officiel, la CONMEBOL, l’équivalent sud-américain de l’UEFA, a indiqué que le Brésilien prendrait bientôt la tête d’une équipe chargée de trouver des solutions pour éradiquer le racisme, les discriminations et la violence sur le sous-continent. "Sa mission sera de concevoir des politiques et d'établir des mécanismes de prévention et de sanction qui contribuent à l'éradication de ces comportements, qui affectent à la fois le sport et la société", précise l’instance sud-américaine.
Pour l’aider dans sa tâche, Ronaldo pourra s’appuyer notamment sur l’ancienne secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura, et sur le président de la FIFPRO Amérique du Sud, l’Argentin Sergio Marchi.
Un climat tendu
L’annonce de cette mission d’intérêt général intervient dans un climat de haute tension, alors que le football sud-américain est régulièrement entaché d’épisodes de racisme et de violence. Ces dernières années, de nombreux joueurs se sont ainsi plaints d’avoir été victimes de cris de singe à l’occasion de déplacements.
L’objectif est donc de lutter contre ces dérives pour assainir l’environnement dans lequel se déroulent les matchs, et de ramener de la sérénité sans étouffer la passion propre à ce sport dans cette région du monde. La tâche s’annonce néanmoins immense au regard du contexte. Récemment, le président de la CONMEBOL avait d’ailleurs dérapé sur le sujet.
Lors du tirage au sort de la phase finale de la Copa Libertadores, équivalent sud-américain de la Ligue des champions, Alejandro Domínguez avait osé dire que si les clubs brésiliens se retiraient pour protester contre le climat raciste dont ils sont victimes, la compétition serait comme "Tarzan sans Cheetah (le singe, ndlr)". Un trait d’humour pas vraiment bien senti, qui l’a obligé à s’excuser immédiatement, avant de convoquer une réunion de dirigeants, de responsables gouvernementaux, d'anciens joueurs et de représentants de syndicats de joueurs, au bout de laquelle a été décidée la création du groupe de travail que va mener Ronaldo.
S’il a dû réviser et différer ses ambitions présidentielles, le champion du monde 1994 et 2002 hérite d’une mission tout aussi grande, mais peut-être plus périlleuse, à la différence que personne ne s’attend à ce qu’il réalise des miracles comme du temps où il était sur le terrain.