Hansi Flick sait décidément s’y prendre pour affronter le Real Madrid. En octobre pour son premier Clasico, l’entraîneur allemand avait eu le plaisir de voir son équipe surclasser le champion d’Espagne en titre, qui plus est dans l’antre du Santiago-Bernabéu (4-0). La chance du débutant pouvait maugréer les plus ardents supporters madrilènes. Hier soir, en Arabie saoudite, l’ancien sélectionneur de l’Allemagne a pourtant remis ça en finale de la Supercoupe d'Espagne, dessinant un certain goût pour les Merengues. Plus que la victoire et le trophée, c’est la manière qui a encore interloqué.

En effet, si Kylian Mbappé avait rapidement ouvert le score et permit aux Madrilènes de prendre les commandes de la rencontre, la suite fut nettement plus à l’avantage des Blaugranas dont la seconde moitié de première période suffit à éteindre tout suspense. Ce fut d’abord Lamine Yamal qui se chargea d’égaliser (22^e) avant qu’en trois minutes Robert Lewandowski ne convertisse un penalty obtenu par Gavi (36^e) et que Raphinha ne trompe Thibaut Courtois d’une très jolie tête à la réception d’un renversement de Jules Koundé (39^e). Puis, au bout du temps additionnel, Alejandro Baldé conclut un contre assassin pour porter le score à 4-1. Quatre buts en première période face au rival honni, une performance seulement réussie par le FC Barcelone en…1943. Plus marquant encore, une telle débandade défensive n’avait jamais été connu par le Real Madrid en finale dans toute son histoire. De quoi donner le sourire à Hansi Flick. "Je suis très fier. Fier de l'équipe, du staff, du club, des supporters, de tout le monde. C’était un match incroyable. Pas pour les entraîneurs mais pour les fans, c'était fantastique", s’est-il réjoui en conférence de presse.

"Je ne veux plus regarder en arrière"

Une joie d’autant plus forte que la victoire fut embellie par un 5^e but signé Raphinha au début du deuxième acte et par la solidarité manifestée à partir de la 56^e minute, suite à l’expulsion de Wojciech Szczesny. Une performance d’ensemble porteuse de promesses pour la suite après les difficultés rencontrées en novembre et décembre. "Nous avons appris de chaque match. Nous pouvons faire mieux mais notre équipe est jeune. Nous avons connu des semaines où nous n’avons pas réussi à performer et notre situation en championnat n’est pas bonne maintenant (3^e à 6 points de l’Atlético de Madrid, ndlr). Nous en avons parlé dans le vestiaire mais pour moi, le plus important est le prochain match", a balayé Hansi Flick avant d’enchaîner. "Je ne veux plus regarder en arrière. Aujourd’hui (hier) était une bonne journée. Nous avons battu l’une des meilleures équipes du monde pour la deuxième fois de la saison. C’est incroyable. Nous avons gagné un titre et nous sommes très heureux."

Au-delà du symbole et de l’ascendant psychologique pris sur son adversaire, l’entraîneur allemand voulait surtout savourer son premier trophée sur le banc catalan. Un sacre qu’il espère comme une source d’inspiration pour une équipe à la relance après une fin d’année 2024 ratée.