La déception lyonnaise était à la hauteur de la joie berjallienne. Hier soir, l’Olympique Lyonnais s’est retrouvé du mauvais côté de la barrière, dans le rôle de l’équipe professionnelle éliminée au bout de la nuit par la modeste troupe d’amateurs en Coupe de France.

D’abord menés au score, les Rhodaniens ont su reprendre les commandes au retour des vestiaires mais pas les conserver. Dans le froid de cette terre de rugby, ils ont ensuite été conduits jusqu’à la fatidique séance de tirs au but au cours de laquelle Alexandre Lacazette et Corentin Tolisso ont manqué les deux premières tentatives de leur camp. Les deux tauliers, gardiens de l’âme lyonnaise, avaient failli et plongé leur club dans l’abîme (2-2, 2-4 t.a.b.). Une élimination aussi précoce qu’inattendue face à un pensionnaire de National 3 (cinquième échelon du football français) qui avait du mal à passer chez le staff technique de l’OL. "C’est une faute professionnelle, clairement. Un sentiment de honte. On a manqué de tout. Bourgoin a fait son match. On savait quel genre de match on allait jouer, on n’a pas su répondre. C’est au-delà de la déception", lâchait Matthieu Louis-Jean.

"Quand on ne respecte pas le jeu, il vous punit"

Interdit devant la performance des joueurs lyonnais, le directeur technique de l’OL n’était pas le seul à faire le constat abrupt de cet échec cuisant. "Je n’en veux à personne en particulier et à nous tous en même temps. Il va falloir qu’on assume maintenant la honte face à nos proches, nos familles, les gens qui aiment le club, nos dirigeants, ceux qui sont venus au stade et le monde entier. C’est un devoir de battre une équipe qui joue quatre niveaux en dessous et aujourd’hui, on n’a pas fait le job", a froidement réagi Pierre Sage, effaré par le manque d’engagement de ses joueurs durant la rencontre. "Dans notre première mi-temps, nous avons renié trop de principes. Nous n’avons pas fait preuve de fierté ni d’honneur", n’a-t-il pas accepté.

Si l’entraîneur lyonnais se contentait d’établir le diagnostic du terrain, son directeur technique, lui, estimait que le malaise était plus profond et ne datait pas d’hier. "Depuis le match du PSG (défaite 1-3 le 15 décembre), quelque chose s’est passé. Il faut trouver les raisons (…) Mentalement, il va falloir changer les choses. On perd sur des conditions mentales, pas techniques. On a manqué d’agressivité, de volonté dans les duels. Quand on ne respecte pas le jeu, il vous punit", a tancé Matthieu Louis-Jean, sans complaisance avec le groupe professionnel. Après cette élimination qui fait tâche, l’Olympique Lyonnais s’attend donc à des journées mouvementées et peu agréables mais nécessaires pour la suite de la saison.