Contrairement à l’Angleterre qui a déjà son billet en poche, l’Espagne devra patienter encore un mois pour espérer monter dans le bateau pour les États-Unis, le Canada et le Mexique. La faute à la Turquie sans pitié à domicile avec la Géorgie (4-1). Car de son côté, la Roja a encore été impitoyable avec son adversaire.

Aucun but encaissé

Les spectateurs du stade José-Zorilla de Valladolid ont eu droit à un spectacle total de leur sélection. Même privée de plusieurs éléments (Ferran Torres, Dani Olmo, Lamine Yamal, Deau Huijsen, Rodri…), l’équipe dirigée par Luis de la Fuente a étouffé une Bulgarie démunie. Confisquant le ballon (78 % de possession), elle n’a laissé aucun répit aux visiteurs, frappant à 33 reprises sur le but adverse et trouvant quatre fois la faille sur ses onze tentatives cadrées. Un récital, un de plus serait-on tenté d’écrire, puisque les Espagnols ne laissent que des miettes dans le groupe E.

Comme l’Angleterre qu’il a vaincue en finale de l’Euro 2024 (2-1), le champion d’Europe en titre a enregistré autant de victoires qu’il a joué de matchs (4 sur 4, les Three Lions en sont à 6 sur 6, car ils ont commencé leur campagne de qualifications dès juin, ndlr) et n’a encaissé aucun but tout en en inscrivant déjà 15. Un sans-faute qui permet donc aux Espagnols d’être en bonne position pour logiquement se qualifier pour la Coupe du monde 2026.

"Nous en voulons plus et nous ne sommes pas satisfaits"

Si l’objectif se rapproche, la large victoire contre les Bulgares a permis de faire entrer Mikel Merino, auteur d’un doublé et d’une passe décisive, et ses partenaires dans l’histoire du football ibérique. Hier soir, la bande de Luis de la Fuente a enchaîné un 29ᵉ match officiel sans défaite, égalant la meilleure série d’invincibilité de la Roja, établie entre 2010 et 2013 par la génération dorée des Carles Puyol, Andrés Iniesta et consort, dirigée par Vicente Del Bosque. "Je tiens avant tout à féliciter les joueurs, artisans de cette étape importante, mais nous en voulons plus et nous ne sommes pas satisfaits. Don Vicente del Bosque est un modèle pour moi. Il est une source de joie et de succès pour les joueurs. Nous voulons disputer le 30ᵉ match, et le 31ᵉ… sans perdre", a déclaré Luis de la Fuente.

S’il savoure ce que lui et ses hommes accomplissent, le technicien d’Haro a dessiné l’horizon. Ce record national est une chose, mais cette génération veut marquer son temps et vise le record européen, propriété de l’Italie. Un record que la Roja pourra égaler le mois prochain si elle ne perd pas en Géorgie (15 novembre) et contre la Turquie (18 novembre). "Depuis 2008, avec Luis, puis avec Del Bosque, ils ont laissé un héritage qui profite aux footballeurs. Culturellement, ils connaissent cette histoire, et cela nous motive énormément (…) Nous voulons continuer à progresser. Ce groupe est sans limite", a affirmé Luis de la Fuente.

Inconnu du grand public quand il a été nommé pour remplacer Luis Enrique au sortir d’une décevante Coupe du monde 2022 (élimination en huitièmes de finale par le Maroc, ndlr), Luis de la Fuente s’est imposé comme le chef d’orchestre d’une équipe devenue presque invincible et n’ayant plus perdu en match officiel depuis un déplacement en Écosse le 28 mars 2023 (0-2). La seule défaite officielle (il a perdu contre la Colombie en amical et aux tirs au but en finale de la Ligue des Nations, ndlr) du sélectionneur espagnol en 36 matchs. Suffisant pour se faire un nom et une réputation, renforcés par un style chatoyant et admiré de tous. Qu’on se le dise, cette Roja a un sacré réservoir et une motivation à toute épreuve.